La mise ? l'?cart m?me temporaire de la pr?sidente Dilma Rousseff, ? l?issue d?une proc?dure pleine de rebondissements serait-elle suffisante pour redresser la barre ?conomique et assainir le climat politique du Br?sil. Il s?agit l? de la question la plus complexe ? laquelle experts et hommes politiques tentent de r?pondre en ce moment

Si l?opposition juge que le d?part de la pr?sidente est justifi? en raison de son recours au "p?dalage budg?taire", une mesure pourtant de routine au sein de l?organe ex?cutif permettant de minimiser les d?penses d?une ann?e en les reportant sur une autre, plusieurs experts en affaires gouvernementales estiment n?anmoins que la mont?e de l?opposition au pouvoir risque de cr?er un rift difficile ? combler entre la droite et la gauche, ? l?instar des bras de fer qui se jouent actuellement dans plusieurs pays d?Am?rique du Sud. De l?avis de Carlos Alberto Sardenberg, journaliste ?conomique, faire porter ? Mme Rousseff la responsabilit? de ce qui est advenu de l??conomie et de la sc?ne politique br?silienne offre au PT toutes les raisons de rendre la monnaie de sa pi?ce ? la droite en sabordant tout effort visant a remettre la machine ?conomique sur les rails pour redonner au pays la confiance en son avenir. Bien que minoritaire, le PT, principal courant de la gauche, b?n?ficie d?une importante base syndicale, qui ne restera pas les bras crois?s face ? toute tentative de la droite de remettre en question les acquis de la classe ouvri?re.? Gr?ves, occupations de terres, blocages de routes, occupation de b?timents et bien plus encore sont ? pr?voir le temps que durera le proc?s en destitution de Mme Rousseff, sans oublier qu?il y aura de multiples recours en justice contre les dirigeants politiques et les parlementaires br?siliens dont plus de 60 pc sont cit?s dans des affaires de corruption li?es au g?ant p?trolier "Petrobras".? Selon M. Sardenberg, la crise politique br?silienne, qui a men? ? la mise ? l??cart de la pr?sidente, a ?t? m?ticuleusement produite par la pratique d?un populisme typiquement latino-am?ricain classique avec tous ses attributs: une personnalit? charismatique, une main forte dans la lutte contre la criminalit?, mais avec un m?pris total pour l'?lite politique.? Ces trois ingr?dients ayant caract?ris? le premier mandat de la pr?sidente Rousseff n?ont pas tenu suite ? sa r??lection pour un deuxi?me mandat en 2014 en raison de la ranc?ur des ?lites politiques, lesquelles ont refus? de suivre les diktats du PT qui dirigeait presque en solitaire le bateau gouvernemental, depuis l?av?nement de l'ancien pr?sident Inacio Luiz Lula da Silva en 2003. En prenant tous ces facteurs en consid?ration, le pr?sident par int?rim Michel Temer, ancien alli? de la premi?re pr?sidente de l'histoire du Br?sil avant de changer de camp, devra batailler dur pour "r?tablir la cr?dibilit? du Br?sil" comme il l?a annonc? lors de son premier discours public. Le pr?sident par int?rim, devra aussi pr?server les programmes sociaux, garants du soutien d?une grande frange de la population.? "Je suis absolument convaincu de la n?cessit? de sauver la cr?dibilit? du Br?sil ? la fois au niveau national et international", avait-il affirm?, jeudi, ? quelques heures de sa prise de fonction, en insistant sur la n?cessit? de prendre des mesures pour r??quilibrer les comptes publics et relancer les investissements. Une fois la joie de la victoire pass?e, ce n?est qu?en mettant les bouch?es doubles et en agissant sur tous les fronts que le nouveau gouvernement d?int?rim pourra d?montrer ? force d?actions que seul l?avenir du Br?sil compte au-del? des luttes intestines pour le pouvoir entre une gauche essouffl?e et une droite en plein essor dans la r?gion sud am?ricaine.