Les leçons grecques

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Gr?ce L??tape historique actuelle ressemble ? celle des ann?es 30. Il faudra ?viter les cons?quences tragiques que l?on conna?t? Les institutions europ?ennes et les march?s financiers respirent. La Gr?ce ne fera pas d?faut, un accord est presque trouv?. Ath?nes a fini par assouplir ses positions. Sur les retraites, elle accepte d?allonger la dur?e de cotisation, de fixer l??ge de d?part ? 67 ans et de taxer les pensions. Tsipras est ?lu sur un programme qui faisait de la situation des retrait?s, une ligne rouge. Mais les ?conomistes les plus s?rieux d?noncent une forme d?hypocrisie. Selon le rythme actuel du remboursement, il faudrait attendre 2050 pour voir la Gr?ce payer ses dettes si elle tient tous ses engagements budg?taires. Impossible, disent-ils, parce que les nouvelles cr?ances ne servent qu?? r?gler les ?ch?ances des anciennes et que la croissance n?est toujours pas au rendez-vous, apr?s un troisi?me plan de sauvetage. Le FMI et la BCE s?attachent ? ne pas cr?er de pr?c?dent, en effa?ant l?ardoise de la Gr?ce. En m?me temps, maintenir la Gr?ce au sein de l?Europe est une n?cessit?, parce que son d?part, un drame pour son peuple, constituerait le d?but d?un d?tricotage de la Zone euro. Il y a aussi l?aspect politique, la Gr?ce ?tant le berceau de la civilisation europ?enne. L?affaire grecque nous apprend plusieurs enseignements. Les Etats europ?ens ont rachet? la dette aupr?s des banques, ils ont nationalis? ces actifs pour ?viter une crise syst?mique de la Finance et non pas pour aider la Gr?ce. Il se trouve que la nationalisation n?a pas chang? la nature de cette dette. Elle reste compromise. La r?ponse apport?e en Europe, apr?s la faillite de Lehman Brothers, n?a donc fait que retarder les ?ch?ances. Malgr? tous les efforts fournis par le peuple grec, qui enregistre, depuis 2008, une baisse du pouvoir d?achat de 40% et un taux de ch?mage de 28%, on ne voit pas d?issue ? ce calvaire sans une v?ritable politique de relance ? l??chelle europ?enne. Le deuxi?me enseignement concerne la construction europ?enne. La monnaie commune, sans int?gration politique avanc?e, sans fiscalit? commune, sans un rapprochement des mod?les sociaux, ne profite qu?aux ?conomies les plus fortes comme l?Allemagne. La solidarit? est limit?e dans ce contexte. Enfin, l?exp?rience grecque pose de r?elles questions sur l?offre politique populiste. Nul ne peut nier que les effets des politiques d?aust?rit? sont d?sastreux pour les couches populaires, surfer sur le sentiment de rejet qui en d?coule est donc d?une facilit? d?concertante. Tsipras a promis d?arr?ter le calvaire et de mettre en place une politique de croissance. Il a ?chou? ? son premier examen, puisqu?il a reni? ses engagements ?lectoraux, pour rester dans l?euro et b?n?ficier des liquidit?s de la Banque centrale europ?enne, sans lesquels l??conomie serait totalement asphyxi?e. Le programme de Podemos en Espagne est aussi g?n?reux, mais son applicabilit? est sujette ? caution, m?me si la croissance, certes molle, est de retour en Espagne. Les march?s, la mondialisation imposent des r?alit?s dont on peut contester la justice, mais dont on ne peut faire fi. C?est une v?ritable ?preuve pour les d?mocraties car se faire ?lire sur un programme inapplicable, c?est l?assurance d?une d?sillusion pour les populations. Ceci se traduit g?n?ralement par des convulsions violentes et l??mergence de courants anti-d?mocratiques, refusant les institutions et m?prisant les ?lites. L??tape historique actuelle ressemble ? celle des ann?es 30. Il faudra ?viter les cons?quences tragiques que l?on conna?t.