International
Ramadan, les Marocains de Washington et le mal du pays
Pour les Marocains de Washington, le Ramadan est le moment o? le mal du pays se fait le plus vif
Avec l'av?nement du Ramadan, la communaut? marocaine install?e dans la Grande r?gion de Washington se mobilise pour accomplir les rites de ce mois b?ni dans le cadre d'une ambiance typique de pure d?votion malgr? les contraintes de l??loignement ainsi que les conditions socioculturelles diff?rentes de celles de la m?re-patrie. Ce mois d?endurance, qu'est ?galement connu souvent par sa dimension communautaire comme un moment intense de communion et de solidarit?, peut s'av?rer, pour certains, comme une ?preuve assez difficile, surtout ceux qui vivent loin de leur famille. "La communaut? marocaine vivant ? Washington demeure attach?e ? conserver les traditions ramadanesques qui r?gnent au Maroc", confie Hanane B., m?re de deux enfants qui r?side au pays de l'oncle Sam depuis dix ans, ajoutant qu'elle effectue tous les pr?paratifs accompagnant le mois sacr? et ne m?nage aucun effort pour pr?parer les incontournables mets savoureux qui garnissent la table du ftour. "Je cherche toujours ? trouver les moyens pour que mes enfants partagent la m?me exp?rience que j'avais v?cue durant le mois de Ramadan au Maroc", dit-elle, jugeant important qu'ils comprennent sa signification en tant que mois de compassion, de g?n?rosit? et de patience. Le mois de Ramadan est sans doute l'un de ces moments o? on ressent le plus le mal du pays, estime, pour sa part Hassan Samrhouni, Pr?sident du Moroccan American Club. Il fait observer, cependant, que si on le compare ? ce qu'il ?tait il y a trente ans, les Marocains au pays de l'Oncle Sam peuvent aujourd'hui vivre pleinement le Ramadan: aller aux mosqu?es avant et apr?s le ftour, organiser des r?unions entre amis et proches, et regarder des programmes des t?l?visions marocaines adapt?es ? nos horaires gr?ce aux nouvelles technologies. L'exp?rience du Ramadan aux Etats Unis a beaucoup chang? en raison, notamment de la croissance exponentielle de la communaut? marocaine dans la r?gion de Washington ainsi que les r?centes initiatives des autorit?s am?ricaines, qui prennent le soin de souhaiter, chaque ann?e, un bon mois de je?ne ? la communaut? musulmane et d'organiser une r?ception du rupture du je?ne ? la Maison Blanche, ajoute-t-il. Pour Hiba T, qui s'est install?e il y a un an dans la capitale f?d?rale US o? elle travaille pour une ONG de d?veloppement, le moment de l?annonce de la rupture du je?ne est le plus dur ? surmonter. "je?ner loin de l?ambiance familiale et des amis est quelque chose de difficile", dit-elle. De son c?t?, Sami Ben Abdellah, un jeune doctorant en physique ?prouve un sentiment de nostalgie en se rem?morant des souvenirs des rituels du mois de Ramadan pass?s entre famille au Maroc. "Au Maroc, l'exp?rience du Ramadan est partag?e par tout le monde, vous pouvez vous ? habituer ? ce mois parce que les gens autour de vous respectent cette coutume, m?me si c?est dur", explique Sami, qui se trouve oblig? de travailler les m?mes heures qu'en temps normal et rate souvent les repas du ftour, en raison des cours de nuit. Mais malgr? les contraintes, le Ramadan au pays de l'Oncle Sam demeure aussi authentique et pur qu'au Maroc, car en fin de compte, ce qui importe c?est l?intention et la foi in?branlable", souligne-t-il en souriant.