Afrique du Sud : L'Etat a été ''détourné'' par le déploiement de l’ANC (protecteur public)

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L’ancien président Jacob Zuma, figure emblématique du détournement et la capture de l’Etat par l’ANC et ses cadres

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Johannesburg - Les conclusions du rapport sur la capture de l’Etat, qui vient d’être rendu public, révèlent comment l’Etat a été "détourné"par la politique du déploiement des cadres du Congrès National Africain (ANC), parti au pouvoir en Afrique du Sud, a affirmé jeudi l'ancien protecteur public, Mme Thuli Madonsela.

S’exprimant lors d’une réunion sur les conclusions de la Commission judiciaire de lutte contre la corruption avec les dirigeants du principal parti d’opposition «l'Alliance démocratique», Mme Madonsela a déclaré que le déploiement de cadres était utilisé comme un moyen pour détourner des entités gouvernementales clés par des proches de l'ancien président Jacob Zuma.

Dans des entités étatiques comme le Service national des revenus (Sars) et la compagnie aérienne SAA, le déploiement des cadres de l’ANC allait au-delà des seuls intérêts commerciaux, déplore-t-elle. "Le pouvoir donné à l’ex-président Zuma par le peuple sud-africain a été détourné et réutilisé pour des intérêts commerciaux de certaines familles», a-t-elle expliqué.

Lundi, le président Cyril Ramaphosa a déclaré que le rapport d'enquête sur la capture de l'État, dépeint une image profondément «troublante» de la façon dont la démocratie a été compromise avec une intention criminelle.

«Cette partie du rapport brosse un tableau profondément troublant de la façon dont les institutions clés de notre démocratie ont été compromises et sapées avec une intention criminelle», relève Ramaphosa, notant que «non seulement d'importantes sommes d'argent ont été volées, mais les institutions n'ont pas été en mesure de remplir correctement les fonctions pour lesquelles elles ont été créées».

Le rapport en trois parties de la Commission dite Zondo, du nom du juge en chef Raymond Zondo, révèle que la corruption était devenue systémique dans toutes les administrations et impliquait de hauts responsables du Congrès National Africain (ANC), parti au pouvoir en Afrique du Sud, dont l’ex-président Jacob Zuma.

Il souligne l'étendue de la criminalité présumée découlant de la capture de l'État, ainsi que l'ampleur et la nature de la tâche à accomplir pour demander des comptes aux responsables.