Johannesburg - Les délestages électriques qui se sont intensifiés durant les derniers mois en Afrique du Sud constituent un facteur aggravant pour la crise du chômage, a indiqué lundi l'économiste Dawie Roodt.

"Le chômage en Afrique du Sud devrait monter en flèche si les coupures de courant se poursuivent avec la même intensité", a déclaré M. Roodt, économiste en chef au sein du cabinet de conseil Efficient Group.

Le passage récent au niveau 6 sur 8 des délestages est vécu par les Sud-africains et les entreprises comme un vrai cauchemar, suscitant colère et indignation dans un pays considéré comme l’un des plus industrialisés d’Afrique.

Ceci est d'autant plus que la compagnie d'électricité publique "Eskom" vient d'obtenir le feu vert pour augmenter ses tarifs de plus de 18% à partir du mois d'avril prochain.

Signalant que la trajectoire de croissance économique du pays ne semble pas prometteuse, M. Roodt a averti que l’aggravation du chômage pourrait entraîner "des événements catastrophiques" pour l'Afrique du Sud.

De même, l'expert a pointé du doigt l’inefficacité des politiques publiques en matière de promotion de l’emploi, notant qu’"un gouvernement faible est le plus grand obstacle à la croissance économique."

"Le dernier rapport du cabinet de conseil international PwC sur les perspectives économiques en Afrique du Sud prévoit un taux de chômage de 40 % d'ici 2030", s’est-il alarmé.

Le taux de chômage en Afrique du Sud s’est établi à 32,9 % au 3ème trimestre de 2022, avec 7,7 millions personnes en âge de travailler sans emploi sur une population de 60 millions d’âmes, selon l’Agence des statistiques "Stats SA".

L’Afrique du Sud avait connu un niveau de chômage record de 35,3 % au 4ème trimestre 2021, notamment à cause des répercussions de la pandémie du coronavirus et du ralentissement économique que connait le pays depuis plusieurs années.

Les économistes s'attendent à une augmentation du chômage durant les prochains mois, en raison de l'intensification des délestages électriques, de la hausse de l’inflation et du contexte économique mondial défavorable.