Afrique du Sud: publication d'un rapport attendu sur la corruption, mais pas de poursuites acquises

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L'ancien président sud-africain Jacob Zum au tribunal de Pietermaritzburg, le 26 octobre 2021

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La première partie d'un rapport très attendu en Afrique du Sud sur la corruption accablante sous la présidence de Jacob Zuma (2009-2018), contenant plus de trois ans de témoignages devant une commission ad hoc, sera publiée la semaine prochaine, a annoncé le gouvernement. 

Le rapport Zondo, du nom du juge Raymond Zondo qui préside cette commission mise en place par M. Zuma lui-même pour afficher sa bonne volonté en février 2018, doit être remis en trois fois. 

Le premier volet sera remis en mains propres mardi au président Cyril Ramaphosa et publié au cours de la semaine, a promis vendredi le ministre à la Présidence, Mondli Gungubele, lors d'un point-presse.

M. Ramaphosa "recevra officiellement mardi la première partie du rapport de l'enquête judiciaire sur les accusations de corruption d'Etat et de fraude", a déclaré le ministre, précisant que M. Ramaphosa rendrait public le rapport dans son intégralité. 

Les deux prochains volets doivent être publiés fin janvier puis fin février. Le président devra ensuite décider d'ici fin juin quelles suites leur donner.  

Les conclusions de la commission anti-corruption n'ont en effet pas vocation à déboucher directement sur des inculpations, mais pourront être transmises au parquet pour d'éventuelles poursuites.

M. Zuma, 79 ans aujourd'hui, est accusé d'avoir pillé les ressources publiques, avec l'aide d'une fratrie d'hommes d'affaires d'origine indienne, les Gupta, jusqu'à ce que le Congrès national africain (ANC) au pouvoir le pousse à la démission. 

La commission Zondo a commencé à entendre des témoignages en août 2018. Depuis, des dizaines de ministres ou ex-ministres, élus, hommes d'affaires, hauts fonctionnaires ou lanceurs d'alerte y ont déballé au grand jour le linge sale de l'ère Zuma. 

M. Zuma avait multiplié les manœuvres pour éviter d'y témoigner, ce qui a lui a valu en juin d'être condamné à quinze mois de prison pour entrave à la justice. Son incarcération en juillet avait déclenché des émeutes inédites dans ce pays, qui ont fait 350 morts. Il est en libération conditionnelle depuis septembre pour raisons médicales.