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Algérie : Que cache la démission de Saadani de la tête du FLN ?
Saadani : Les anciens officiers de l’armée française et leur tête le général Toufik ont durant la guerre civile « emprisonné les cadres et affamé le peuple »
Le tonitruant secrétaire général du FLN, Amar Saadani, a fini par démissionner. Pour ses amis, c’est des raisons de santé qui l’ont poussé au départ. Une justification qui ne convainc personne. Le personnage, atypique sur la scène politique algérienne, n’a pas sa langue dans sa poche. C’est lui qui a mené publiquement campagne contre le général Toufik l’ex-puissant patron des services de sécurité algériens, le fameux DRS, avant son limogeage qui s’inscrit dans la longue lutte sans merci entre les différents clans du pouvoir dans la succession au président Abdelaziz Bouteflika.
Le général Toufik qui a continué à être la cible des sorties de celui qui fut le relais du chef de l’Etat au FLN, a décidé d’engager des poursuites contre Saadani. Celui-ci avait accusé les anciens officiers de l’armée française, dont le général Toufik qui en serait le meneur d’avoir durant la guerre civile (1992 -2000), « emprisonné les cadres et affamé le peuple ».
Pour le journal algérien Akhir Sa’a, Amar Saadani a commis des erreurs mortelles dans sa gestion de l’ancien parti unique du pays et a notamment franchi les lignes rouges. Mais le journal n’en cite qu’une seule : En déclarant au sujet du Sahara qu’il « avait beaucoup de choses à dire et il est nécessaire qu’[il, NDLR] s’en ouvre au peuple algérien et viendra le jour où [il, NDLR] le fera », Amar Saadani avait provoqué un tollé général contraignant le président Bouteflika à recevoir le secrétaire général du Polisario, décédé depuis, afin de rassurer les tenants de la ligne dure dans l’hostilité envers le Maroc et faire taire les rumeurs sur un changement de position d’Alger sur le Sahara.
L’ex-secrétaire général du FLN avait ajouté : « Si j’évoque cette question le peuple algérien sortira dans la rue », laissant entendre ainsi toutes les combines et malversations qui sont derrière cette affaire.