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Arabie saoudite : la répression s'accentue malgré les réformes, selon HRW
L'ascension au pouvoir Mohammed ben Salmane s'est accompagnée d'"une répression accrue et de pratiques abusives" malgré des réformes historiques menée par le prince héritier saoudien, a dénoncé lundi Human Rights Watch (HRW).
Devenu prince héritier en juin 2017, Mohammed ben Salmane a initié plusieurs réformes permettant notamment aux femmes de conduire ou d'obtenir des passeports.
Ces réformes ont "un prix élevé", dénonce dans un rapport HRW, rappelant que des dizaines de dissidents --dont certains auraient été torturés-- ont été détenus depuis l'arrivée du prince au pouvoir.
"Ce qui est marquant dans ces arrestations (...), c'est le nombre et la diversité des personnes visées sur une courte période ainsi que les nouvelles pratiques répressives", a ajouté HRW.
Les responsables du meurtre en 2018 du journaliste et critique du pouvoir Jamal Khashoggi, au sein du consulat saoudien à Istanbul n'ont pas été punis, regrette l'ONG.
Depuis ce meurtre, plus de 30 opposants ont été arrêtés, dénonce-t-elle, rappelant que la répression a commencé dès septembre 2017 avec l'arrestation de dizaines de dissidents, dont des intellectuels et des religieux.
En novembre 2017, des centaines de princes et d'hommes d'affaires ont été détenus, certains pendant des semaines, à l'hôtel Ritz Carlton de Ryad, dans ce qui a été présenté comme une campagne contre la corruption.
"L'Etat de droit demeure fragile en Arabie saoudite et il peut être remis en cause à volonté par les dirigeants politiques du pays", estime l'ONG.
"Le roi Salmane et le prince héritier Mohammed ben Salmane devraient engager de nouvelles réformes pour faire en sorte que les citoyens saoudiens puissent jouir des droits humains fondamentaux", appelle-t-elle.
HRW évoque le cas de l'économiste Essam al-Zamil, accusé de faire partie de l'organisation des Frères musulmans, bêtes noires de Ryad, après avoir exprimé son scepticisme sur la future introduction en Bourse du géant pétrolier saoudien Aramco.
HRW fait également état d'informations selon lesquelles l'Arabie saoudite aurait utilisé des technologies de surveillance pour pirater les comptes en ligne des critiques du gouvernement et installer des logiciels espions sur leurs téléphones.