Biden dévoile sa vision stratégique au Moyen-Orient – Par Ahmed Charaï

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Enterré Jamal khashoggi quoi qu’en dise Joe Biden, un check qui a fait le tour du monde a suffi fournissant la énième preuve que les Etats n'ont pas d'amis ils n'ont que des intérêts, attribué au général français de Gaulle, mais exprimé près de deux siècle auparavant par l’anglais lord Palmerston et certainement par bien d’autres avant

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Quand l'économie prime sur le reste – Par Ahmed Charaï

Les analystes ont longtemps développé l’idée selon laquelle les USA se désintéresseraient du Moyen-Orient pour pouvoir contrer la Chine. La visite du Président américain dans la région prouve qu’il n’en est rien ; que les USA n’ont pas envie de « laisser un vide qui pourrait être comblé par la Chine, la Russie ou l’Iran ».

Joe Biden a fait plus que rassurer ses alliés, il a dévoilé une feuille de route ambitieuse qui tient compte des inquiétudes et frustrations de tout un chacun. Israël a eu la confirmation que les USA ne permettraient jamais à l’Iran d’avoir la bombe atomique y compris « en ayant recours à toute leur puissance ». L’attitude de Téhéran dans les négociations sur l’accord nucléaire est mise à l’index. C’était là une préoccupation majeure d’Israël, quel que soit le bord politique par ailleurs, qui menaçait d’une intervention militaire unilatérale.

Joe Biden a aussi rappelé son adhésion à la solution à deux États comme objectif final, mais aussi à la nécessité d’un horizon politique pour les Palestiniens. Le retour du soutien à l’UNRWA est une petite rupture par rapport à Donald Trump, mais un acquis pour l’autorité palestinienne. Par contre, l'intégration d’Israël dans la région est plus que jamais un enjeu stratégique, imposé par l’agressivité iranienne. Le Yémen, la Syrie, le Liban, l’Irak sont déstabilisés par Téhéran et ceci nécessite une large coalition pour l’affronter. Les puissances régionales arabes ont besoin de la technologie d’Israël. Lequel pays a besoin d’une intégration régionale réelle.

C’est du win-win de simple bon sens et les choses s’accélèrent.

D’autres objectifs ont été précisés et vont être suivis d’effet. Ainsi en est-il du programme d’investissement saoudien dans les infrastructures, aligné sur les objectifs du programme américain, qui créera des opportunités économiques.

Cette nouvelle stratégie US va s’appuyer sur une nouvelle coalition I2U2 qui inclut l’Inde et les Émirats Arabes Unies. L’Inde, ce géant asiatique, très soucieux de son indépendance stratégique, a des intérêts vitaux au Moyen-Orient et une diaspora très importante. C’est aussi, et ce n’est pas anodin, un voisin de la Chine. Preuve que le nouveau leadership américain déploie une stratégie globale. La question des prix du pétrole, oppressante à l’heure qu’il est, a eu un début de réponse puisque l’Arabie Saoudite s’est engagée à augmenter sa production d’un million de barils par jour.

L’administration Biden a réussi à faire de ce voyage présidentiel un moment historique, signant le retour du leadership américain dans la région. C’est maintenant le suivi et le rythme de la mise en œuvre qui importent. Cette vision stratégique affichée est le cadre qui régira la diplomatie américaine pour les années à venir.

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