Biden fronce les sourcilles, Netanyahu s’en fout

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Rafah, la ville frontalière avec l'Egypte, est devenue un gigantesque camp avec des centaines de tentes bricolées à l'aide de bouts de bois, de draps et de bâches en plastique

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Bilan date de mercredi de 18.608 assassinés dans les bombardements israéliens, plus de 70% des femmes et des enfants.

Voici les derniers développements:

Biden critique, sans plus, Israël

Fervent soutien d'Israël, le président américain Joe Biden a critiqué mardi de manière inédite le gouvernement israélien pour son opposition à une solution "à deux Etats" du conflit avec les Palestiniens, et l'a mis en garde contre une érosion du soutien international à cause des "bombardements aveugles" de Gaza. Son conseiller à la sécurité nationale, Jake Sullivan, se rendra en Israël jeudi et vendredi.

Mais c’est contre des responsables du Hamas que des sanctions sont prises

Les Etats-Unis et le Royaume-Uni ont annoncé mercredi une nouvelle série de sanctions contre des responsables du Hamas et des personnes affiliées, disant vouloir lutter contre le financement de l'organisation islamiste, en pleine guerre à Gaza.

Il s'agit du quatrième train de sanctions décidé par Washington depuis le début de la guerre d’Israël contre les Palestiniens. Londres.

Le conseiller à la sécurité nationale de Biden en Israël 

Le conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche, Jake Sullivan, se rendra jeudi et vendredi en Israël, a fait savoir l'exécutif américain mercredi, après que des divergences entre les deux alliés indéfectibles sont apparues au grand jour.

Il rencontrera le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, le "cabinet de guerre" israélien ainsi que le président Isaac Herzog. 

Pour la première fois depuis le début de la guerre, Joe Biden, qui se présente comme le plus ferme soutien d'Israël, a évoqué publiquement ses divergences avec le gouvernement israélien sur les perspectives à long terme concernant les Palestiniens.

Il a estimé qu'Israël devait "changer" de ligne et déploré l'opposition de l'actuel exécutif à une solution à deux Etats, le scénario soutenu par Washington.

Confirmant les tensions avec son principal allié, le Premier ministre israélien a pour sa part reconnu mardi des "désaccords" avec le dirigeant américain sur la stratégie à suivre une fois terminé le conflit dans la bande de Gaza.

Les Etats-Unis soutiennent l'idée que l'Autorité palestinienne puisse gouverner à la fois Gaza et la Cisjordanie après la guerre d’Israël contre les Palestiniens. Netanyahu exclut non seulement Hamas, mais également le Fatah de Mahmoud Abbas. 

Les combats font rage à Gaza

Les frappes aériennes et les combats au sol se sont poursuivis pendant la nuit, en particulier à Khan Younès et Rafah, dans le sud, et dans la ville de Gaza, dans le nord, selon des correspondants de l'AFP sur place.

Selon le ministère de la Santé du Hamas, les raids ont fait plus de 50 morts dans la ville de Gaza, à Khan Younès et à Rafah, ainsi qu'à Nousseirat et Deir al-Balah, dans le centre du territoire.

Rafah, la ville frontalière avec l'Egypte, est devenue un gigantesque camp avec des centaines de tentes bricolées à l'aide de bouts de bois, de draps et de bâches en plastique, où les déplacés s'abritent tant bien que mal sous la pluie, alors que l'hiver et le froid s'installent.

A Deir al-Balah, les pluies diluviennes ont aussi inondé un camp. "L'eau de pluie s'est infiltrée dans nos tentes. Nous ne pouvions pas dormir. Nous avons essayé d'obtenir des couvertures en nylon, mais nous n'en avons pas trouvé, alors nous avons eu recours à des pierres et du sable" pour bloquer l'eau, a raconté à l'AFP Amine Edwan, un déplacé.

"Nous n'avons pas pu obtenir de matériel en nylon, de marteaux ou de pelles" pour réparer les tentes, ajoute-t-il. "Après tout, c'est un camp pour personnes déplacées."

Journée meurtrière

L'armée israélienne a annoncé mercredi la mort de 115 soldats dans la bande de Gaza depuis le début de l'offensive contre le Hamas palestinien.

Dix soldats sont morts durant les combats dans le nord de la bande de Gaza mardi, journée la plus meurtrière pour l'armée israélienne depuis le déclenchement de ses opérations terrestres le 27 octobre.

L'Assemblée générale de l'ONU réclame un cessez-le-feu

L'Assemblée générale de l'ONU a réclamé mardi "un cessez-le-feu humanitaire immédiat" à Gaza, dans une résolution non contraignante mais adoptée à une majorité écrasante de 153 voix pour, 10 contre et 23 abstentions sur 193 Etats membres. Comme le précédent texte adopté fin octobre, il ne condamne pas le Hamas, au grand dam des Etats-Unis et d'Israël qui ont voté contre.

"Position réelle"

Selon le secrétaire général de la Ligue arabe, Ahmed Aboul Gheit, la majorité qui a voté en faveur de la résolution "reflète la position réelle de l'opinion publique internationale officielle favorable à cet appel, et non du Conseil de sécurité". "Ceux qui se sont opposé à la résolution ou se sont abstenus (10+23) sont du mauvais côté de l'histoire", a-t-il ajouté sur X (ex-Twitter).

Pénurie de vaccins à Gaza

Le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas a mis en garde mercredi contre un "épuisement des stocks de vaccins" pour enfants.

Cette pénurie "aura des répercussions catastrophiques sur la santé des enfants et la propagation des maladies, en particulier parmi les personnes déplacées qui vivent dans des camps surpeuplés".

Enfer sur terre

L'intensification des combats a transformé la bande de Gaza en "enfer sur terre" pour la population, selon Philippe Lazzarini, le patron de l'Unrwa, l'agence d'aide aux réfugiés palestiniens de l'ONU. "Les gens sont partout, vivent dans la rue, manquent de tout."

Sur X, il a aussi dit mardi avoir vu des images montrant une école de l'Unrwa exploser dans le nord de Gaza. C'est "monstrueux".

Assaut contre un hôpital 

Le porte-parole du ministère de la Santé du Hamas, Ashraf al-Qidreh, a accusé mardi les forces israéliennes d'avoir "lancé un assaut contre l'hôpital Kamal Adwan à Beit Lahiya (nord) après l'avoir assiégé et bombardé pendant plusieurs jours". La maternité a été touchée, tuant deux mères et blessant plusieurs personnes, selon le Bureau des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha). (Quid avec AFP)