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Destitution : les démocrates se réunissent en vue du procès de Trump, le 3ème de l’histoire
La présidente démocrate de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, réunit ses troupes mardi en vue de la transmission au Sénat de l'acte d'accusation contre Donald Trump, signalant ainsi l'imminence du procès en destitution du président américain. Les démocrates, qui ne disposent que de 47 sièges sur 100 au Sénat, sont conscients qu'ils n'ont quasiment aucune chance d'obtenir la destitution du président, une majorité des deux tiers étant nécessaire. Mais ils espèrent faire émerger des informations embarrassantes pour le locataire de la Maison Blanche.
L'élue de Californie devait s'entretenir à partir de 09H00 (14H00 GMT) à huis clos avec les membres de sa majorité pour fixer les modalités et le calendrier de cette procédure historique.
Ils devraient également définir quels élus de la Chambre joueront le rôle de procureurs lors du procès du président républicain, accusé d'avoir abusé de sa fonction pour convaincre l'Ukraine de salir un de ses rivaux puis d'avoir entravé l'enquête du Congrès.
Les décisions prises lors de cette réunion devront être officialisées par un vote en séance plénière à la chambre basse du Congrès, qui pourrait intervenir dans la foulée.
Plus rien n'empêchera alors l'ouverture du procès du président, le troisième seulement de l'histoire des Etats-Unis.
Le chef de la majorité républicaine au Sénat, Mitch McConnell, qui ne fait pas mystère de son intention de faire acquitter le locataire de la Maison Blanche, s'est dit prêt à agir vite.
"La Chambre a fait suffisamment de mal, le Sénat est prêt à assumer ses responsabilités", a-t-il déclaré lundi dans l'enceinte de la chambre haute.
Le sénateur républicain John Cornyn a même déclaré au site Politico s'attendre à être "collé" à son siège dès mardi.
"Pari étrange"
Selon les règles du Sénat, le procès débutera quand l'équipe de procureurs de la Chambre traversera les couloirs du Capitole pour rejoindre le Sénat, afin d'y lire les chefs d'accusation retenus contre Donald Trump.
Dans la foulée, le président de la Cour suprême des Etats-Unis, John Roberts, chargé par la Constitution de superviser les débats, jurera d'être "impartial", avant de faire prêter serment aux cent sénateurs, à la fois juges et jurés du procès.
Donald Trump a été mis en accusation pour "abus de pouvoir" et "entrave à la bonne marche du Congrès" le 18 décembre par un vote à la Chambre qui a quasiment scrupuleusement suivi les lignes partisanes.
Nancy Pelosi a retardé l'étape suivante pour tenter d'obtenir des garanties sur l'équité du procès. Les démocrates ont notamment demandé à Mitch McConnell de convoquer plusieurs conseillers du locataire de la Maison Blanche qui n'avaient pas eu le droit de témoigner devant eux.
"Ce pari étrange n'a mené à rien" mais a démontré que l'enquête de la Chambre était "précipitée, faible et incomplète", a-t-il rétorqué en renvoyant la question des témoins à une date ultérieure. Compte tenu du climat électrique au Congrès, un consensus sur la question paraît peu probable.
"Farce"
Les démocrates, qui ne disposent que de 47 sièges sur 100 au Sénat, sont conscients qu'ils n'ont quasiment aucune chance d'obtenir la destitution du président, une majorité des deux tiers étant nécessaire.
Mais ils espèrent faire émerger des informations embarrassantes pour le locataire de la Maison Blanche. Sans témoins ni documents additionnels, "le procès au Sénat deviendra une farce, une réunion télévisée pour un procès fictif", a reconnu lundi leur chef au Sénat, Chuck Schumer.
Les démocrates ont voté l'"impeachment", convaincus que Donald Trump a usé des moyens de l'Etat pour faire pression sur l'Ukraine, afin qu'elle annonce une enquête sur Joe Biden, qui pourrait être son adversaire lors de la présidentielle de novembre.
Ils lui reprochent notamment d'avoir gelé une aide militaire cruciale pour ce pays en conflit armé avec son voisin russe, afin d'arriver à ses fins.
Les républicains, qui font bloc autour de M. Trump, dénoncent une "chasse aux sorcières" orchestrée par des démocrates qui, selon eux, ne se sont jamais remis de la victoire en 2016 de ce président atypique.