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En confiance, Kamala Harris attaque Donald Trump sur l'immigration
Le président américain Joe Biden fait du vélo dans le Delaware, le 11 août 2024. Lors de sa première interview télévisée depuis qu'il s'est retiré de la course, Biden a averti que le candidat républicain Donald Trump représentait "un véritable danger pour la sécurité des États-Unis". "Notez mes mots, s'il gagne... cette élection, regardez ce qui va se passer", a déclaré M. Biden à CBS News lors d'une interview préenregistrée diffusée dimanche. (Photo par SAMUEL CORUM / AFP)
Kamala Harris, forte de l'enthousiasme suscité par ses récents meetings, poursuit sa campagne samedi au Nevada, après avoir attaqué Donald Trump sur son terrain favori, l'immigration, tandis que l'ex-président promet de la "démasquer" lors du prochain débat télévisé.
"Donald Trump ne veut pas résoudre ce problème, soyons clairs" a lancé la démocrate devant 15.000 personnes vendredi à Glendale en Arizona, Etat clé frontalier du Mexique, où Joe Biden avait devancé Donald Trump de seulement 10.500 voix en 2020.
Sous l'administration Biden, les Etats-Unis ont vu arriver des nombres massifs de migrants, avant des restrictions drastiques imposées en juin. La vice-présidente est âprement attaquée sur ce bilan par Donald Trump.
Mais Mme Harris a dénoncé le double jeu du milliardaire, en rappelant qu'il a ordonné aux parlementaires républicains de ne pas voter un projet de loi sur le sujet au printemps.
"Il parle beaucoup de sécurité à la frontière, mais il ne passe pas à l'acte", a-t-elle taclé.
"Nous savons que notre système d'immigration est défaillant et nous savons ce qu'il faut faire pour le réparer: une réforme complète", a-t-elle ajouté. "Cela inclut une sécurité forte à la frontière et une voie méritée vers la citoyenneté."
Trump minimise
Pennsylvanie, Wisconsin, Michigan: la tournée d'Etats clés entamée cette semaine par Mme Harris avec son nouveau colistier Tim Walz draine partout les foules, à moins de trois mois de l'élection.
Depuis le retrait choc de Joe Biden, les démocrates ont regagné l'espoir de pouvoir remporter l'Arizona et le Nevada, où Mme Harris se rendra samedi. Ces deux Etats de la "Sun belt" ont été reclassés cette semaine de "penchant côté républicain" à "incertain" par le site indépendant Cook Political Report.
Lors de son seul meeting de la semaine dans le Montana (nord-ouest), M. Trump a minimisé cette dynamique.
"Je préfère être contre elle. Je pense qu'elle est plus facile à battre, vraiment", a-t-il assuré.
"Quatre années supplémentaires de la folle Kamala Harris signifient probablement 50 millions d'étrangers illégaux qui se déverseront dans notre pays au cours des quatre prochaines années", a-t-il accusé, en promettant une nouvelle fois des déportations massives d'immigrés clandestins. "Harris les a tous laissés entrer, et nous les renverrons tous."
La capacité du tribun à s'adapter à cette nouvelle opposante, de 19 ans sa cadette, suscite des questions. Pendant qu'elle fait sensation avec sa campagne "joyeuse", il a encore dépeint l'Amérique comme une "nation en faillite" vendredi soir.
Il n'a pas encore annoncé de meeting pour la semaine prochaine et ce rassemblement était le seul qu'il organisait cette semaine, dans un Etat déjà largement acquis à sa cause.
Le tribun, qui refuse de changer de stratégie, a justifié sa venue dans le Montana pour "prendre le contrôle du Sénat" en novembre, où les démocrates n'ont actuellement qu'un siège d'avance, pour mieux pouvoir gouverner.
"Si nous remportons ce siège, nous gagnerons le Sénat. C'est tellement important", a-t-il insisté, en apportant son soutien au candidat républicain Tim Sheehy.
"Démasquée"
L'ex-président assume de vouloir laisser passer la convention démocrate, du 19 au 22 août à Chicago, où Kamala Harris sera sous les projecteurs, sans contre-attaque majeure.
Sa concurrente a comblé l'écart qui existait entre Joe Biden et lui dans les sondages, ce qui provoque la nervosité dans le camp républicain.
D'autant que M. Trump a commis une bourde jeudi.
Lors d'une conférence de presse, il a livré une anecdote sur un vol mouvementé en hélicoptère avec l'ancien petit ami de Kamala Harris, Willie Brown, qui n'a en réalité jamais eu lieu. Car il a probablement confondu l'ancien maire de San Francisco avec l'ex-gouverneur de Californie Jerry Brown.
Au moins un débat télévisé est prévu entre les deux candidats, le 10 septembre sur ABC. Vendredi soir, M. Trump s'est dit persuadé qu'il reprendrait l'ascendant à cette occasion.
"Joe Biden a été démasqué lors du débat. De même, Kamala sera démasquée lors du débat", a-t-il lancé.
Depuis qu'il s'est retiré de la course, miné par les inquiétudes sur sa santé, le président démocrate de 81 ans se fait discret.
Il doit toutefois s'afficher avec Mme Harris jeudi prochain, pour leur premier déplacement commun de campagne depuis l'annonce de son retrait, dans l'État du Maryland, près de Washington.
Le duo parlera "des progrès" faits "pour réduire les coûts pour le peuple américain", selon la Maison Blanche, alors que l'inflation reste un point faible pour Mme Harris. (AFP)