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Encore un Nobel de la paix géopolitique, encore une iranienne, Narges Mohammadi
Une photo non datée et non localisée de la militante iranienne des droits de l'homme Narges Mohammadi a été distribuée par la Fondation Narges Mohammadi le 2 octobre 2023. Le 6 octobre 2023, le prix Nobel de la paix a été décerné à la militante iranienne des droits des femmes emprisonnée, Narges Mohammadi.. (Photo : NARGES MOHAMMADI FOUNDATION / AFP)
Rarement le Nobel déroge à la règle. Il obéit beaucoup plus aux considérations géopolitiques d l’occident qu’à l’apport pour la paix des nobilisés, sans se soucier ce que dans ce fait il y a de dévaluant pour le prestigieux prix. Mais il est vrai que c’est d’abord un prix occidental qui obéit logiquement aux intérêts de l’Occident.
Comme avant elle la birmane Aung San Suu Kyi qui a a reçu cette distinction en 1991 en ‘’reconnaissance de sa lutte non- pour la démocratie’’, en vérité pour sa lutte contre un régime militaire pro-chinois..
Cette fois-ci encore la Nobel de la paix est allé à la dissidente iranienne Narges Mohammadi, actuellement emprisonnée dans la République islamique, où des femmes, tête nue, se battent pour leurs droits malgré la violente répression. Sans que l’on retienne qu’ailleurs des femmes se battent pour porter l’abaya, un habit traditionnel interdit en France parce qu’il serait religieux.
Comme avant elle la birmane Aung San Suu Kyi qui a a reçu cette distinction en 1991 en ‘’reconnaissance de sa lutte non- pour la démocratie’’, en vérité pour sa lutte contre un régime militaire pro-chinois. Et peu importe si moins de vingt plus tard elle préside en tant que dirigeante de facto du Myanmar, à la chasse contre Rohingyas, une minorité musulmane persécutée dans le pays.
C’est le cas aussi du Bélarusse Ales Beliatski l'an dernier, et le Chinois Liu Xiaobo en 2010. Evidemment le Prix Nobel est aussi allé, allez savoir pourquoi, à Barak Obama dès son élection à la présidence des Etats Unis. On n’a pas souvenir que par la suite ses deux mandats aient apporté quoi que ce soit à la paix dans le monde.
Il faut toutefois préciser que ces remarques sur le Nobel de la paix ne diminuent le combat réel de la militante et journaliste iranienne de 51 ans.
Vice-présidente du Centre des défenseurs des droits de l'Homme fondé par Shirin Ebadi, elle aussi, comme par hasard iranienne et elle aussi prix Nobel en 2003, Narges Mohammadi a été maintes fois condamnée et emprisonnée depuis 25 ans pour son engagement contre le voile obligatoire pour les femmes et contre la peine de mort. Pour autant, elle n’a pas été couronnée pour ce combat, mais pour garder à l’index Téhéran.
A l'annonce de sa distinction, l'ONU a demandé sa libération. "
L'Iran a connu l'an dernier un vaste mouvement de contestation déclenché par la mort d'une Kurde iranienne de 22 ans, Mahsa Amini, après son arrestation à Téhéran pour non respect du strict code vestimentaire islamique.
Une adolescente de 16 ans, Armita Garawand, est aussi actuellement dans le coma après, selon l'ONG de défense des droits des Kurdes d'Iran Hengaw, avoir été "agressée" par des membres de la police des moeurs chargés de faire appliquer l'obligation de porter le voile.
Elle-même et trois codétenues ont brûlé leur voile dans la cour de la prison d'Evin à Téhéran pour marquer l'anniversaire de la mort de Mahsa Amini le 16 septembre.
Si la contestation est désormais plus diffuse, elle se poursuit sous différentes formes, posant aux autorités iraniennes l'un des plus grands défis depuis la révolution de 1979.
Scènes encore inimaginables il y a un an, des femmes sortent aujourd'hui dévoilées dans les lieux publics malgré les risques.
Le prix de la paix --un diplôme et une médaille d'or assortis de 11 millions de couronnes (près de 980.000 euros)-- sera remis le 10 décembre dans la capitale norvégienne.