International
Erdogan : maître chanteur de l’Europe et prédateur d’un monde arabe en décomposition
C’est connu, un maître chanteur revient toujours à la charge. Le voilà de retour pour remettre son chantage sur le tapis.
En ouvrant à nouveau ses frontières aux migrants vers la Grèce, le Président turc Recep Tayyip Erdogan vient de se livrer à un énième chantage à l’Europe. Le prétexte cette fois-ci, vient des territoires syriens ! Toute personne de bon sens dira : mais c’est quoi le rapport ?
En effet, Erdogan, qui a envoyé ses troupes envahir le nord de la Syrie affaiblie par une guerre civile meurtrière qui dure depuis 2011, se plaint du manque de soutien de l’Europe dans sa guerre hégémonique contre un pays souverain. Erdogan mène une guerre en soutien aux jihadistes et terroristes de tout poil, une guerre pour mieux garder la main sur le pétrole syrien, situé à l’est de l’Euphrate, et dont le transit passait par la Turquie du temps de Daesh et continue d'emprunter le même chemin depuis l’arrivée des américains. Le maître chanteur gagne à tous les coups : sur le sud, à la frontière avec la Syrie, il vole le pétrole du pays voisin, il vend armes, munitions et vivres aux jihadistes et au Nord de ses frontières avec la Grèce, avec comme monnaie de chantage sur l’Europe ; les réfugiés syriens, qui fuient une guerre que le maître chanteur d’istanbul alimente et entretient.
Conscient de l’impact des vagues d’immigration sur l’opinion publique d’Europe, avec pour conséquences la montée des partis nationalistes et d’extrême droite, le maître chanteur d’Istanbul avait négocié au prix fort en 2016, la retenue des réfugiés sur son territoire. L'accord de Bruxelles lui avait rapporté six milliards d’euros ! Pourtant, les rapports des organisations humanitaires qui visitent les camps de réfugiés n’ont guère constaté d’amélioration des conditions de vie dans les camps.
Pourtant la solution est simple, pour permettre le retour des réfugiés syriens chez eux, il suffit que la Turquie arrête sa guerre menée au nord de la Syrie.
Erdogan, fouteur de troubles et prédateur d'un monde arabe en décomposition
Ces dernières années l’hégémonie turque ne cesse de s’étendre sur le monde arabe. En 2017 lors de l’éclatement de la crise politique entre le Qatar et l’arabie saoudite et ses alliés régionaux ( l’Égypte, les Émirats Arabes Unis , le Bahreïn), la Turquie s’est engouffrée dans la brèche, pour ‘’venir au secours’’ du Qatar, et y renforcer sa présence militaire. Ce service n'est pas gratuit.
Outre le fait que la Turquie de Recep Tayyip Erdogan et le Qatar sont les parrains internationaux des frères musulmans, chaque année, les entreprises turques raflent des marchés au Qatar à des centaines de millions de dollars.
L’alliance Turco-Qatari on la retrouve aussi en Libye, et ceci dès le déclenchement de la rébellion en 2011 contre le régime de Kadhafi, avec un soutien militaire et financier actif aux milices islamistes, y compris l'importation de jihadistes du théâtre syrien sur le sol libyen.
Devant l’offensive des troupes du général Haftar en Libye, la Turquie a signé, en novembre 2019, dans l’urgence, avec le Gouvernement libyen d’union nationale (GNA – l’autre partie dans le conflit libyen) un traité militaire qui autorise les forces turques de rentrer en Libye. La France présente en méditerranée, ne cesse de dénoncer des livraisons d'armes turques en Libye ainsi que l'acheminement de jihadistes venus de Syrie, en violation de l'accord de Berlin.
La Turquie de Recep Erdogan se met à rêver au retour de l’empire Ottoman, qui ne doit sa longévité qu'à la brutalité des exactions commises des Balkans au Maghreb, en passant par le génocide arménien. L’hégémonie turque tant militaire, que politique et économique, y compris face à l’Europe, n’aurait pas été possible sans la division, l'affaiblissement d'un monde arabe en état de décomposition.
Cependant, avec la mort de 33 soldats turcs, dans la province d'Idlib, dernier bastion jihadiste, Erdogan vient de connaître un cuisant revers.
En Europe, de plus en plus de voix s'élèvent pour dénoncer le chantage migratoire turc et demandent de soutenir plutôt la Grèce dans sa défense des frontières européennes.