Gaza : Si nous restons en vie

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Des enfants déplacés à Rafah assistent au spectacle du Free Gaza Circus. (Photo : Mahmoud Ajjour, The Palestine Chronicle)

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Pendant que Netanyahu et son armée font leur cirque macabre à Gaza, le « Free Gaza Circus » se produit sur les décombres de Khan Yunis , le camp natal de Yahia Sinwar (et son poste de commandement  qu’il n'aurait pas quitté depuis le 7 octobre  selon le NYT). Il a même   des plans pour l’après guerre.

C'est ce que rapporte un article de Haaretz du 27 Août 2024, spécialement édité pour les lecteurs de Quid.ma dans un souci de concision. Tout en en respectant l'esprit et le contenu.

« Au début de sa carrière en 2018, le Free Gaza  Cirrus avait installé́ ses cerceaux, ses tréteaux et ses accessoires de  jonglerie dans le nord de Gaza pour présenter des spectacles et offrir un espace de formation pour les jeunes désireux d'apprendre le métier. Aujourd’hui son fondateur, Mohammed Khader, dit, qu’outre le divertissement, la prise en charge des enfants déplacés est devenue sa mission principale. Avec son frère Youssef, ils ont transposé dans la réalité un art que les Gazaouis n'avaient vu qu’a travers les réseaux sociaux, jusqu'alors. 

Le cirque a rapidement gagné en popularité et est devenu un refuge où les enfants pouvaient oublier leur situation, ne serait-ce qu’un court instant.

Depuis qu'il a été chassé du Nord de la Bande, en même temps que la population, par la guerre, le cirque continue ses pérégrinations dans le Sud de la bande au gré des ordres d’évacuation de l'armée. De Beit Hanoun à Rafah, Deir Al-Balah et enfin Khan Yunis.  Au fur et à mesure que la guerre se poursuit, les représentations du cirque, mêlant danses, musique et jeux , sont devenues une sorte de soupape pour évacuer les surcharges émotionnelles auxquelles sont soumis les enfants.

Le cirque a perdu deux de ses membres lors de frappes israéliennes, et le contact avec de nombreux stagiaires a été perdu. La mort d'un des deux artistes, un  gymnaste, n'a été sue qu'une semaine plus tard. 

Julia Hartsell, une danseuse et militante pro palestinienne qui a des décennies d'expérience dans les arts du cirque aux États-Unis, a déclaré à Haaretz qu'elle avait ressenti un lien immédiat avec le Free Gaza Circus lorsqu'elle en eut connaissance sur Instagram, peu de temps après le début de la guerre. « Voir des artistes se produire au milieu de cette violence inouïe et en dépit des difficultés de déplacement dus à la guerre, pour distraire des enfants,  m'a profondément émue ». Nous a-t-elle déclaré.

Elle a pu entrer en contact avec Mohammad Khader grâce à  un numéro WhatsApp trouvé sur le site Web du cirque. "J'ai demandé s'il y avait quelque chose qui pouvait être fait de loin." Mohammad a répondu : "Si nous restons en vie, peut-être pourrons-nous collaborer."

Hartsell, aux côtés de Rana Mansour, membre du cirque vivant maintenant à l'étranger, a alors lancé une campagne de collecte de fonds pour aider le cirque à continuer à organiser des spectacles. « Nous avons rapidement dépassé notre objectif en matière de collecte d'argent mais le plus dur à été de le faire parvenir à Gaza.  A force de ténacité et grâce à la coopération de nombreux intermédiaires nous y sommes arrivées »... 

« Une deuxième campagne de collecte de fonds propose à la vente des T-shirts, avec le logo du cirque. L'argent recueilli, jusqu'à présent, a permis au cirque de poursuivre ses spectacles et même de faire le rêve d'ouvrir un nouvel espace de représentations et un centre de traitement des enfants traumatisés,  à travers le cirque  … », a déclaré Hartsell.