Israël et le Hezbollah au bord de la guerre

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Une femme passe devant un graffiti sur un mur où l'on peut lire en arabe "Gaza" et "Palestine libre" à côté d'une silhouette représentant Abu Obeida, le porte-parole de l'aile militaire du mouvement palestinien Hamas, les Brigades Ezzedine Al-Qassam, dans la rue Hamra de Beyrouth, le 20 juin 2024. (Photo JOSEPH EID / AFP)

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L'escalade des violences entre Israël et le mouvement islamiste libanais Hezbollah fait craindre une guerre à grande échelle mais les experts sont divisés sur la perspective d'un conflit régional.

Alors que les Etats-Unis tentaient ces derniers jours d'obtenir une désescalade, le chef de la diplomatie israélienne Israël Katz a menacé mardi le Hezbollah de destruction à l'issue d'une "guerre totale". Et l'armée israélienne a approuvé des "plans opérationnels pour une offensive au Liban".

Le chef du Hezbollah Hassan Nasrallah a lui averti le lendemain qu'"aucun lieu" en Israël ne serait épargné par les missiles de son mouvement en cas d'attaque.

Tout proche d'un conflit ? 

La guerre israélienne d’extermination des Palestinien, a entraîné une multiplication des affrontements à la frontière israélo-libanaise entre l'armée israélienne et le Hezbollah --un allié du mouvement palestinien-- qu'un conflit meurtrier a déjà opposés en 2006.

Ces affrontements ont fait au moins 478 morts au Liban, dont environ 93 civils et plus de 305 combattants du Hezbollah, selon un décompte de l'AFP basé sur les données du mouvement et des sources officielles libanaises.

Côté israélien, au moins 15 soldats et 11 civils ont été tués, selon les autorités.

"Je crois que d'ici quelques semaines, nous verrons une opération israélienne au Liban", a affirmé à l'AFP Nitzan Nuriel, ancien directeur du département israélien de lutte contre le terrorisme. "Cela va durer des mois", prédit-il.

Selon ce militaire, l'opération terrestre de l'armée israélienne viserait à repousser le Hezbollah au nord du fleuve Litani, à environ 30 kilomètres de la frontière surveillée par les Nations unies.

L'opération serait couplée à des frappes aériennes à travers le Liban "pour leur montrer le prix à payer", a assuré l'expert.

Mais, selon Eyal Zisser, expert du Hezbollah à l'Université de Tel-Aviv, "personne ne veut une escalade".

Selon cette version optimiste, Israël serait "plus intéressé par un cessez-le-feu que par la guerre", surtout s'il est confronté à une campagne sur plusieurs fronts "orchestrée par l'Iran", selon Sarit Zehavi, une ancienne responsable du renseignement de l'armée israélienne.

Une guerre des mots ? 

Les déclarations d'Israël signifient "+nous avons perdu patience et si vous ne parvenez pas à un accord avec lequel nous pouvons vivre, (la guerre) est notre prochaine étape+", analyse Nitzan Nuriel.

Le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a lui averti qu'en cas de guerre, Israël devait attendre le Hezbollah "par la terre, par la mer et par les airs", affirmant que son mouvement n'avait utilisé "qu'une partie de ses armes".

La guerre des mots plaît au Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu qui "pense pouvoir contenir" un conflit, décortique M. Zisser. "Vous entendez des menaces, vous voyez une escalade, puis le jour qui suit vous voyez les choses se calmer. C'est ce qui va arriver", croit-t-il.

Un mois de septembre décisif ? 

Des dizaines de milliers de personnes ont été évacuées de part et d'autre de la frontière israélo-libanaise en raison des violences.

Avant sa démission du cabinet de guerre, le centriste Benny Gantz avait appelé à un retour au calme à la frontière d'ici septembre pour permettre la rentrée scolaire.

"Les gens, surtout après le 7 octobre, ont peur de deux scénarios : une attaque au sol ou des missiles sur leurs maisons", indique M. Nuriel qui estime cependant que les tensions pourraient se prolonger au-delà de septembre.

Selon lui, la décision revient au va-t’en guerre Premier ministre israélien. Benjamin Netanyahu qui est sous les feux des critiques sur sa gestion de la guerre à Gaza. "Cela commence et se termine avec Netanyahu", conclut l'expert. (Quid avec AFP)