Israël intensifie ses frappes à Gaza, Netanyahu veut augmenter la pression sur les Palestiniens

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Le minaret effondré d'une mosquée suite à un bombardement israélien à Nuseirat dans le centre de la bande de Gaza, le 17 juillet 2024. (Photo Eyad BABA / AFP)

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Israël a intensifié ses frappes meurtrières mercredi sur la bande de Gaza après que le Premier ministre Benjamin Netanyahu a annoncé son intention "d'augmenter la pression" militaire sur le Hamas, au 10e mois d'une guerre qui a provoqué un désastre humanitaire dans le territoire palestinien.

Les négociations indirectes en vue d'un cessez-le-feu restent, elles, pour ne pas changer bloquées. Dimanche, un dirigeant du Hamas a dit que le mouvement islamiste suspendait sa participation aux pourparlers après les massacres de l'ennemi, mais a souligné être "prêt" à y revenir si Israël montrait une "volonté sérieuse" d'aboutir.

Malgré le lourd bilan humain et l'aggravation de la catastrophe humanitaire à Gaza où quelque 2,4 millions d'habitants sont assiégés par Israël depuis plus de neuf mois, après un bolcus de près de 20 ans, la guerre ne connaît pas de répit.

Mercredi, deux Palestiniens ont été tués dans des bombardements israéliens à Rafah (sud), selon une source médicale, et neuf autres dans une frappe de drone à Gaza-ville (nord) d'après la Défense civile palestinienne.

La veille, 57 personnes ont péri dans cinq frappes dont l'une ciblée une école administrée par l'ONU et abritant des déplacés dans le camp de Nousseirat (centre), selon la Défense civile. L'armée  prétend comme à son habitude avoir visé "des terroristes se servant d'une école à Nousseirat".

Devant l'hôpital des martyrs d'al-Aqsa de Deir el-Balah (centre), Meqdad, un déplacé, pleure la mort de son fils de 18 mois dans une frappe à Nousseirat.

"Je lui ai donné à manger et dès qu'il s'est endormi j'ai fermé la porte de la chambre. Et soudain une frappe! Nous ne sommes que des déplacés, nous n'avons rien à voir avec tout cela", lance-t-il le corps de son fils dans ses bras.

Plusieurs blessés et parmi eux des enfants ont été transportés dans l'hôpital des martyrs d'al-Aqsa, selon des images de l'AFP. Devant l'établissement, des corps gisent au sol enveloppés dans des couvertures. Des proches pleurent ou récitent la prière des morts.

Alors que l'ONU affirme qu'aucun lieu n'est sûr à Gaza, des centaines de milliers de Palestiniens ont été déplacés plusieurs fois depuis le début de la guerre. Beaucoup s'abritent dans des écoles, dans des cours de dispensaires ou d'hôpitaux.

"Nous le tenons à la gorge" 

L'armée a affirmé avoir mené 25 frappes ces dernières 24 heures dans la bande de Gaza.

La guerre d’Israël contre les Palestiniens dans le territoire palestinien dévasté et menacé de famine, qui a fait jusqu'à présent 38.794 morts, en majorité des civils, dont près de 31.000 enfants et femmes. Rien que ces dernières 24 heures, 81 Palestiniens ont été tués rapporte le ministère de la Santé du gouvernement palestiniens.

"C'est le moment d'augmenter encore la pression" sur le Hamas, a dit mardi M. Netanyahu, qui veut poursuivre la guerre jusqu'à la destruction du Hamas et la libération de tous les détenus, justification d’une politique délibérément menée pour vider la Palestine de ses Palestiniens.

"Nous vous supplions" 

Mardi, les familles de cinq soldats israéliensdétenus à Gaza ont appelé à un accord pour leur libération.

"Monsieur le Premier ministre (israélien), nous vous en supplions (...) S'il vous plaît, faites aboutir cet accord", a déclaré Sasha Ariev, sœur de la soldate Karina.

Avant d'assiéger Gaza le 9 octobre, Israël imposait depuis 2007 un blocus au petit territoire pauvre et surpeuplé.

Alertant sur la catastrophe humanitaire à Gaza, plusieurs ONG imputent l'arrêt de l'entrée de l'aide à l'insécurité. D'après elles, 50% des foyers sont classés en situation "urgente" pour risque de famine dans le nord du territoire.

Sur le front nord d'Israël, au Liban, le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a averti que son mouvement bombarderait de nouvelles localités en Israël si l'armée israélienne "continuait de viser des civils", au lendemain de la mort de trois enfants dans une frappe dans le sud du Liban. Le Hezbollah a ouvert le 8 octobre le front contre Israël en soutien au Hamas. (Quid avec AFP)