KAZAN : le sommet de la dédollarisation - Samir Belahsen

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Les BRICS, en cherchant à établir des alternatives au dollar, pourraient réduire son utilisation dans les échanges internationaux, ce qui affaiblirait l'influence économique des États-Unis qui réalisent encore des records de déficits et de leurs alliés Elle entamerait en conséquence l’affaiblissement de la position des Etats Unis d’Amérique en tant que Rome des temps modernes.

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Le sommet des BRICS+ à Kazan, prévu du 22 au 24 octobre, est attendu comme un événement clé pour redéfinir l'ordre mondial. 

Les dirigeants discuteront d'un projet visant à réduire la dépendance au dollar et à établir un système de paiement indépendant qui serait basé sur la block Chain. 

On attend aussi des annonces sur l'élargissement du groupe et l'intégration de nouvelles monnaies nationales. Le sommet pourrait marquer une étape significative vers un monde multipolaire, renforçant le rôle des BRICS dans l'économie mondiale.

Les principaux objectifs déclarés du sommet des BRICS à Kazan englobent :

1- Le Renforcement de la coopération par la Promotion des partenariats en politique, sécurité, économie, finance et culture.

2- Le Multilatéralisme : Aborder des questions globales comme le changement climatique et le terrorisme.

3 -Élargissement du groupe : Discuter de l'intégration de nouveaux pays partenaires dans le cadre des BRICS+. La liste des candidats s’allonge.( Algérie, Bahreïn, Bangladesh, Biélorussie, Bolivie, Cuba, Honduras, Indonésie, Kazakhstan, Koweït, Mexique, Nigeria, Palestine, Serbie, Sénégal, Thaïlande, Turquie, Venezuela, Viêt Nam)

Et 4, last but not least, Le Soutien à un système financier alternatif par la définition  d’un système de paiement indépendant pour réduire la dépendance au dollar.

La dédollarisation représente ainsi une réelle menace croissante pour l'Occident. Elle remet en question la suprématie du dollar américain dans le système monétaire mondial. 

Les BRICS, en cherchant à établir des alternatives au dollar, pourraient réduire son utilisation dans les échanges internationaux, ce qui affaiblirait l'influence économique des États-Unis qui réalisent encore des records de déficits et de leurs alliés. Elle entamerait en conséquence l’affaiblissement de la position des Etats Unis d’Amérique en tant que Rome des temps modernes.

Cette dynamique qui s’est accélérée à cause des sanctions, sans précédents imposées à la Russie, incite d'autres pays à explorer des systèmes monétaires alternatifs, augmentant ainsi la défiance envers le dollar. 

Si ces mouvements se poursuivent, ils pourraient entraîner une fragmentation du système monétaire international et des répercussions économiques significatives pour l'Occident global.

Plusieurs pays sont tentés de suivre l'exemple des BRICS+ en matière de dédollarisation, ils pourraient participer au système de paiement alternatif même s’ils ne sont pas membres des BRICS+ .

La Turquie, par exemple, est intéressée par des alternatives au dollar, notamment dans ses relations commerciales.

Le Nigeria et le Ghana retirent des réserves d'or des États-Unis, indiquant une volonté de réduire leur dépendance au dollar.

Le Venezuela et Cuba sont également en faveur d'une dédollarisation, renforçant leur rapprochement avec les BRICS.

La guerre au moyen Orient serait l'invité majeur du sommet ?

Le sommet des BRICS à Kazan mettra en avant la guerre au Proche-Orient. La situation à Gaza après le génocide, l’invasion du Liban …

En un mot, le nouveau fait accompli imposé par les États-Unis au Moyen Orient.

Les dirigeants discuteront de cette situation, et ils devront chercher à établir une position commune face à un ordre international, qui n’est pas uniquement économique, dans lequel l'Occident donne le temps et ordonnance les rapports en son sein en fonction de ses intérêts géostratégiques. 

On s’attend à ce que les membres, bien que divisés sur leurs positions respectives, s’accordent à dénoncer les actions israéliennes et à promouvoir un discours alternatif. 

Ce sommet pourrait également renforcer les alliances entre ces pays et affirmer leur rôle dans la diplomatie régionale.

Les BRICS+ pourraient-ils influencer la situation au Proche-Orient ?

Dans une première lecture, les BRICS+ pourraient influencer les négociations de paix au Proche-Orient en unissant leurs voix contre l'hégémonie occidentale et en proposant, tout au plus, une médiation alternative. 

Cependant, les divergences internes, comme les relations étroites de l'Inde avec Israël et les positions critiques de l'Afrique du Sud, compliquent toute action commune cohérente. 

En se positionnant comme un bloc alternatif, les BRICS+ pourraient, à moyen terme, offrir une plateforme pour des discussions plus inclusives et équilibrées, potentiellement attirant des pays du Sud vers une approche diplomatique multipolaire.

Dans une lecture plus tordue, on peut se demander :

Les gesticulations du grand Sud n'ont-elles pas poussé les États-Unis et l'occident à plus d'agressivité en Ukraine et au moyen Orient ?

Les gesticulations des BRICS+ pourraient, en effet, avoir incité ou/et pressé les États-Unis et l'Occident à adopter une posture plus agressive en Ukraine et au Moyen-Orient. 

En renforçant leur coopération et en s'opposant aux sanctions occidentales et au dollar, les BRICS+ mettent en lumière un défi à l'ordre établi, ce qui aurait poussé l'Occident à réagir avec une intensification de ses actions militaires et diplomatiques. La dynamique de confrontation entre les blocs pourrait ainsi alimenter des tensions, comme le montre l'aggravation des conflits dans ces deux régions stratégiques, pour montrer combien les USA, entrainant derrière eux leurs alliés parfois à contrecœur, sont prêt à la confrontation finale.

Dans l’immédiat, ce sont les Palestiniens, les Libanais, et demain les Iraniens, qui passent à la caisse.

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