La Conférence du Caire appelle à mettre fin à la judaïsation d’Al-Qods

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Le quartier maghrébin d’Al Qods avant sa destruction par les forces d’occupation israéliennes en juin 1967. On le croyait disparu à jamais, mais les fouilles archéologiques ont retrouvé vestiges sans le vouloir

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Le Caire - La conférence "Al-Qods 2023... Renforcer la Résilience, le Développement et l'Investissement", qui s'est achevée dimanche au siège de la Ligue des États arabes au Caire, a appelé la communauté internationale à prendre des mesures concrètes pour assurer une protection internationale du peuple palestinien.

La conférence qui s’est tenue dimanche dans la capitale égyptienne a été sanctionnée par une Déclaration finale appelant à faire face à toute forme d'agressions israéliennes continues contre le peuple palestinien, y compris les colonies de peuplement, le régime d'apartheid et les mesures discriminatoires.

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Le Quartier maghrébin

Coïncidence, la conférence s’est tenu alors qu’à Al Qods, sur l'esplanade du mur occidental (Al Buraq pour les musulmans et des Lamentations pour les juifs), un trou béant, dissimulé derrière des palissades opaques suscite inquiétudes et interrogations des experts. Situé dans ce que fut le quartier maghrébin avant qu’il ne soit rasé en quelques heures par les troupes israéliennes pendant la guerre des six jours en 1967 en application du projet sioniste pour la ville sainte, on le croyait disparu à jamais. 

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Mais voilà que les fouilles archéologiques menées par les Israéliens, qui croyaient qu'il ne restait rien du quartier ont été désagréablement surpris de tomber sur des ruelles et de vestiges d'habitations. "Personne ne s'attendait à découvrir autant de vestiges du quartier maghrébin, aussi bien conservés", déclare l’historien français Vincent Lemire, auteur d'un livre Au pied du mur (Seuil) sur la destruction du quartier maghrébin par Israël en 1967, citant des murs de presque un mètre de haut, des traces de peinture, une cour pavée et un système d'évacuation des eaux pluviales.

La destruction du quartier maghrébin qui s’inscrit dans la judaïsation de tout Jérusalem trouve son écho dans la déclaration finale de la conférence du Caire (dimanche 12 février 2023) qui ‘’souligne que tous les politiques et plans israéliens systématiques et illégaux visant à légitimer l'annexion israélienne "fausse et abolie" d'Al-Qods Est, à altérer son identité arabe, à modifier sa composition démographique, à compromettre la croissance démographique et urbaine et à isoler le peuple de son environnement palestinien, constituent des violations flagrantes des résolutions internationales.’’

Les tentatives visant à modifier le statut historique et juridique de la Ville Sainte dénoncées

La Conférence a également invité le Conseil de sécurité à assumer ses responsabilités quant à la mise en œuvre effective de ses décisions relatives à la cause palestinienne, à œuvrer pour mettre fin aux politiques et pratiques israéliennes illégales contre le peuple palestinien et à éliminer les colonies illégales et le mur d'annexion et d'expansion, qui constituent une violation du droit international, des résolutions des Nations Unies, de la quatrième Convention de Genève et de l'avis consultatif de la Cour internationale de justice.

Elle a appelé « « la communauté internationale à assumer ses responsabilités juridiques, morales et humanitaires pour l'arrêt immédiat des projets israéliens de colonisation dans la Ville Sainte » mettant en avant l'importance de la protection des Lieux Saints de l'Islam et du Christianisme d'Al-Qods et de l'arrêt des tentatives israéliennes visant à modifier le statut historique et juridique de la Ville Sainte et de la Mosquée Al-Aqsa/Al Haram Al-Qodsi Al-Sharif, ainsi que les tentatives de changer son nom et de le diviser spatio-temporellement’’.

Appliquer les résolutions des Nations Unies et de l'UNESCO

Par ailleurs, la Déclaration finale a fermement condamné les incursions répétées et croissantes dans la Mosquée Al-Aqsa et l'atteinte à son caractère sacré et à la sécurité de ses fidèles par des responsables du gouvernement israélien d'occupation et des colons extrémistes, soulignant le rejet des mesures israéliennes systématiques et illégales visant à affaiblir la présence chrétienne dans la Ville Sainte.

La Déclaration a averti que ces violations flagrantes du statut juridique et historique des Lieux sacrés d'Al-Qods constituent de graves violations des accords et obligations internationaux et auront de graves répercussions sur la paix et la sécurité internationales.

Elle a appelé tous les pays à mettre en œuvre les résolutions liées à la cause palestinienne, émanant des Nations Unies et du Conseil exécutif de l'UNESCO, mettant en avant que la Mosquée Al-Aqsa/Al Haram Al-Qodsi Al-Sharif est un site purement islamique réservé au culte des Musulmans et fait partie intégrante des sites du patrimoine culturel mondial.

Le Chef du Gouvernement, M. Aziz Akhannouch, a représenté Sa Majesté le Roi Mohammed VI, Président du Comité Al-Qods, lors de cette Conférence, marquée par une importante présence arabe et islamique.

Ont également pris part à la Conférence le président égyptien, Abdel Fattah Al-Sissi, le président palestinien, Mahmoud Abbas, le Roi Abdallah II de Jordanie, le Secrétaire général de la Ligue des États arabes, Ahmed Aboul Gheit, ainsi que des représentants de haut niveau d'organisations régionales, arabes et internationales, dont les Nations Unies, l'Organisation de la coopération islamique, le Mouvement des pays non-alignés, l'Union européenne, l'Union africaine et le Conseil de coopération du Golfe.

La Conférence a abordé les développements politiques en Palestine en plus des dimensions juridiques et de développement des investissements.