Le Premier ministre israélien inflexible, pas de répit dans la guerre à Gaza

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Le sang sur le site où deux Palestiniens tués lors d'une attaque des troupes israéliennes à Tulkarem, dans la Cisjordanie occupée, le 3 septembre 2024. Les forces israéliennes opéraient le 3 septembre dans le nord de la Cisjordanie, près d'une semaine après des raids militaires dans le territoire occupé qui, ont fait au moins 27 morts. (Photo JAAFAR ASHTIYEH / AFP)

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Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a averti qu'il ne cèderait pas aux pressions pour conclure un accord sur la libération des détenus israéliens à Gaza, affirmant vouloir maintenir la pression militaire sur les Palestiniens, au 11e mois de la guerre.

C'est l'annonce dimanche par l'armée israélienne de la découverte dans un tunnel de Gaza des corps de six détenus tués par les tirs de Hamas Tsahal, qui a la pression sur M. Netanyahu et amplifié la mobilisation en Israël.

Des manifestations rassemblant des milliers de personnes ont eu lieu à Tel-Aviv et Jérusalem, accompagnées d'une grève dans plusieurs villes pour réclamer un accord permettant la libération des dizaines détenus encore retenus à Gaza.

Après avoir demandé publiquement "pardon pour ne pas avoir ramenés en vie" les six détenus morts, M. Netanyahu a martelé : "Je ne céderai pas aux pressions (…) Personne n’est plus engagé que moi sur la libération des otages. (...) Maintenant nous devons exercer une pression maximale sur le Hamas", qui "doit, lui, faire des concessions".

Dans ce contexte, M. Netanyahu a réaffirmé la nécessité pour Israël de maintenir le contrôle d'un corridor le long de la frontière entre Gaza et l'Egypte, un point d'achoppement des négociations sous l'égide des médiateurs -Etats-Unis, Qatar, Egypte- en vue d'un accord de trêve associé à une libération d'otages.

"Jamais un accord" 

"Le contrôle du couloir de Philadelphie garantit que les otages ne seraient pas sortis clandestinement de Gaza", a prétendu M. Netanyahu.

Le Hamas réclame, lui, le retrait israélien de ce corridor, pris par les forces israéliennes en mai dernier et à terme le retrait total d'Israël de la bande de Gaza.

Lundi soir, le porte-parole de la branche armée du Hamas, Abou Obeida, a averti que les détenus israéliens encore retenus à Gaza seraient renvoyés "dans des cercueils" si Israël poursuivait sa pression militaire "au lieu de conclure un accord".

Un cadre du Hamas avait précédemment affirmé que les six détenus avaient "été tués par des tirs israéliens".

M. Netanyahu "veut occuper Gaza indéfiniment (...) Israël ne rendra jamais un territoire dont il a besoin pour sa sécurité", a déclaré mardi à l'AFP Mairav Zonszein, analyste à l'International Crisis Group. "Il a en gros annoncé qu'il n'y aurait jamais d'accord sur les otages."

"Il y a une énorme opposition" en Israël contre M. Netanyahu "mais il n'y a personne dans la sphère politique qui peut le défier", a-t-elle ajouté.

Pour le quotidien de gauche Haaretz, "Netanyahu s'efforce de maintenir sa coalition (incluant l'extrême droite), qui pourrait s’effondrer en cas d'un accord sur Gaza".

Le président américain Joe Biden, dont le pays est le principal allié d'Israël, a lui-même reproché au Premier ministre israélien de ne pas faire assez pour obtenir un accord sur les détenus.

M. Netanyahu affirme vouloir poursuivre la guerre jusqu'à la destruction du Hamas, dans les faits jusqu’à vider Gaza de ses Palestiniens.

Frappes meurtrières à Gaza 

Les massacres perpétrés par Israël par air et terre à Gaza qui a fait jusque-là au moins 40.819 morts, a provoqué un désastre humanitaire et sanitaire ainsi que le déplacement de la quasi-totalité des 2,4 millions d'habitants. La majorité des morts sont des femmes et des enfants affirme l'ONU.

A la faveur de "pauses humanitaires" de trois jours chacune, une campagne antipolio a été lancée dimanche dans le centre de Gaza avec l'objectif de vacciner plus de 640.000 enfants de moins de dix ans dans l'ensemble du territoire. Un rachat à moindre frais de la bonne conscience.

Il reste encore "au moins 10 jours" pour ce premier cycle de vaccination, a poursuivi M. Peeperkorn. La campagne devrait se déplacer jeudi vers le sud du territoire dans le but de vacciner quelque 340.000 enfants puis dans le nord pour vacciner 150.000 autres.

Entretemps, l'offensive israélienne ne connaît pas de répit à Gaza.

Dans le sud, deux Palestiniens ont été tués dans la chute d'un obus sur une tente de déplacés à Khan Younès, selon la défense civile. Dans le centre, une frappe a visé une maison près d'Al-Bureij et des tirs d'artillerie ont ciblé Nousseirat et dans le nord, les troupes ont fait exploser des bâtiments résidentiels à Gaza-ville d'après des témoins. (Quid avec AFP)