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Le Secret Service, le service de sécurité américain qui n'a pas droit à l'erreur
La directrice du Secret Service, Kimberly Cheatle, nommée par le président actuel Joe Biden en septembre 2022, a pris ses fonctions le 17 septembre 2022 après "quelques mois turbulents au cours desquels l'agence, surtout connue pour la protection des présidents, a fait face à des controverses liées à l'attaque du 6 janvier 2021 contre le Capitole des États-Unis."
Dès les minutes qui ont suivi la tentative d'assassinat visant Donald Trump, le Secret Service, chargé de la protection des hautes personnalités politiques américaines, s'est retrouvé dans la ligne de mire des critiques.
Le président démocrate Joe Biden a annoncé dimanche avoir ordonné une enquête indépendante sur les circonstances de la tentative d'assassinat.
Ses méthodes, son organisation, ses moyens, seront passés au crible. En particulier, les interrogations se focalisent sur les raisons pour lesquelles le bâtiment sur le toit duquel le tireur a pris position pour viser le candidat républicain avait été placé hors du "périmètre" du Secret Service et sa sécurisation avait été déléguée à des policiers locaux.
Le Secret Service assure-t-il seul la protection des hautes personnalités politiques?
La directrice du Secret Service, Kimberly Cheatle, a assumé la responsabilité des événements du 13 juillet dans une interview diffusée lundi soir par la chaîne ABC.
Mais elle a confirmé que le bâtiment où se trouvait le tireur avait été placé dans le "périmètre extérieur" du meeting, sous la responsabilité de la police locale et non du Secret Service. "La police locale était présente dans ce secteur", a-t-elle indiqué, sans expliquer comment il avait réussi à monter sur le toit sans en être empêché.
En période de campagne présidentielle, le Secret Service "fait appel aux moyens, non seulement du gouvernement fédéral, mais des forces de l'ordre des Etats et au niveau local", a également déclaré lundi le ministre de la Sécurité intérieure, Alejandro Mayorkas, son autorité de tutelle.
Qui protège-t-il ?
Le Secret Service assure la protection à vie des présidents et vice-présidents, en exercice, après leur mandat, ou les principaux candidats à ces fonctions, leur famille, et les enfants des ex-présidents jusqu'à l'âge de 16 ans.
Ses agents veillent également à la sécurité des chefs d'Etat et de gouvernement étrangers en visite officielle ou lors de grands événements nationaux ou internationaux aux Etats-Unis.
Quelles sont ses missions et ses effectifs?
Créé à l'origine pour lutter contre la fausse monnaie, il a été chargé, à la suite de l'assassinat du président William McKinley en 1901, de la protection du président, du vice-président et de leurs familles, aux Etats-Unis comme à l'étranger.
Conformément à sa vocation première, il protège le système financier et monétaire américain face aux fraudes financières et électroniques, à la contrefaçon de monnaie ou de cartes bancaires.
Le Secret Service compte quelque 3.200 agents spéciaux, connus dans le monde entier pour leurs lunettes noires, leurs oreillettes et leurs costumes sombres, 1.300 personnels en uniforme, ainsi que plus de 2.000 fonctionnaires techniques ou administratifs.
A qui doit-il rendre des comptes?
Dépendant du département du Trésor depuis sa création en 1865, le Secret Service est passé en 2003 sous la responsabilité du ministère de la Sécurité intérieure (DHS).
Plusieurs commissions parlementaires ont également demandé à entendre les responsables du Secret Service et de son autorité de tutelle dans les prochaines semaines. Le président républicain de la commission des enquêtes de la Chambre des représentants, a ainsi fixé au 22 juillet une audition de Mme Cheatle.
Quelles leçons seront tirées de l'enquête?
L'administration Biden s'est refusée à tout commentaire, insistant sur le caractère "indépendant" de l'enquête qui doit commencer dans les prochains jours, mais a exprimé sa "confiance" en la directrice du Secret Service. Le dispositif de sécurité de Donald Trump a été adapté juste après la tentative d'assassinat.
L'enquête "examinera les actions du Secret Service avant, pendant et après la tentative d'assassinat", a indiqué le ministre de la Sécurité intérieure. Le but est "d'établir quelles mesures correctrices sont nécessaires pour garantir que la mission sans droit à l'erreur de protéger les dirigeants nationaux soit accomplie le plus efficacement", a précisé M. Mayorkas.
Il a évoqué la possibilité de réclamer des moyens supplémentaires au Congrès afin de permettre au Secret Service de moins dépendre des policiers locaux. (AFP)