Les faits saillants de la guerre d’Israël contre les Palestiniens à Gaza après l'assaut du Hamas

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Un homme évacue une fillette blessée du site d'une frappe israélienne sur la ville de Gaza le 10 octobre 2023. Israël a déclaré avoir repris les zones frontalières de Gaza au Hamas, alors que le bilan de la guerre a dépassé les 3 000 morts le 10 octobre, au quatrième jour de combats épuisants depuis que les islamistes ont lancé une attaque surprise. (Photo Bashar TALEB / AFP)

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Israël a dit mardi avoir retrouvé environ 1.500 corps de combattants du Hamas sur son sol, au quatrième jour de la guerre déclenchée par une offensive meurtrière sans précédent du mouvement islamiste palestinien.

L'armée, qui pilonne la bande de Gaza depuis l'attaque du Hamas, a annoncé mardi avoir "plus ou moins" repris le contrôle de la frontière avec l'enclave palestinienne.

Voici ce que l'on sait jusqu'à présent de ce conflit:

Déroulement de l'offensive 

Le Hamas, au pouvoir depuis 2007 dans la bande de Gaza, a lancé son offensive samedi à l'aube, en plein Shabbat, le repos hebdomadaire juif, et 50 ans et un jour après le début de la guerre israélo-arabe de 1973.

Il a affirme avoir tiré 5.000 roquettes sur Israël pendant que ses combattants utilisaient des explosifs et des bulldozers pour franchir la barrière séparant Gaza du territoire israélien, attaquant des positions militaires et des civils en pleine rue.

A bord de véhicules, de bateaux et même de parapentes motorisés, les combattants se sont infiltrés dans des zones urbaines d'Israël comme Ashkelon, Sdérot et Ofakim, à une vingtaine de kilomètres de la bande de Gaza, une enclave pauvre peuplée de 2,3 millions d'habitants, avec une densité de près de 7 personnes par mètre carré.

Le Hamas s'est emparé d'équipements militaires israéliens et a pris en otage quelque 150 civils et militaires.

Ses combattants ont notamment attaqué un festival de musique auquel participaient des centaines d'Israéliens près du kibboutz Reim, proche de Gaza, faisant quelque 250 morts, selon une ONG israélienne.

Réponse d'Israël 

"Ce que le Hamas va vivre sera difficile et terrible (...), nous allons changer le Moyen-Orient", a déclaré lundi le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu qui appelle à la formation d'un "gouvernement d'union nationale".

L'armée israélienne, qui a compté plus de 3.000 tirs palestiniens, a déclenché samedi l'opération "Sabres de fer", menant des frappes aériennes et détruisant des bâtiments présentés comme des "centres de commandement" du Hamas à Gaza.

Plus de 187.500 Palestiniens ont été déplacés à l'intérieur de Gaza à cause des frappes, selon l'ONU.

Israël impose depuis lundi un "siège total" à la bande de Gaza et a annoncé avoir déployé des dizaines de milliers de soldats dans le sud du pays qui se sont battus contre 1500 à 2000 combattants infiltrés. Il s'efforce aussi de sauver les Israéliens pris en otage par le Hamas.

Par ailleurs, les autorités israéliennes ont décidé d'évacuer les habitants des alentours de Gaza et ordonné l'arrêt "immédiat" de l'approvisionnement en provisions alimentaires, en électricité et en eau de la bande de Gaza, soit 10% de la consommation annuelle en eau du territoire.

Combien de morts et de disparus ? 

Plus de 900 personnes ont été tuées en Israël depuis l'offensive. Côté palestinien, 765 personnes ont été tuées, selon les autorités locales.

Par ailleurs, Israël a annoncé mardi avoir retrouvé environ 1.500 corps de combattants du Hamas sur son sol et une ONG a affirmé que plus de 100 personnes avaient été tuées dans un seul kibboutz dans le sud d'Israël.

Dix-huit Thaïlandais, onze Américains, dix Népalais, sept Argentins, quatre Français, deux Ukrainiennes,  deux Russes, un Cambodgien, deux Britanniques, un Cambodgien et un Canadien ont été tués dans l'offensive du Hamas, selon les autorités de leurs pays. On ne sait pas s’ils sont de double nationalité.

Israël a reconnu que près de 150 civils et militaires israéliens avaient été enlevés. De nombreux ressortissants étrangers sont portés disparus.

Quatre des otages aux mains du Hamas ont été tués dans les frappes israéliennes, a affirmé le mouvement palestinien.

Huit journalistes palestiniens ont également péri dans des frappes israéliennes dans la bande de Gaza depuis samedi, d'après le syndicat de la presse palestinienne.

Ce que dit le Hamas 

Le Hamas a menacé lundi soir d'exécuter des otages israéliens en réaction aux frappes sur la bande de Gaza.

"Chaque fois que notre peuple sera pris pour cible sans avertissement, cela entraînera l'exécution d'un des otages civils (...) L'ennemi ne comprend pas le langage humanitaire et éthique, donc nous allons leur parler un langage qu'ils comprennent", a-t-il menacé.

Les Brigades Al-Qassam, la branche militaire du Hamas, ont annoncé avoir déclenché l'offensive pour "mettre fin aux crimes de l'occupation". Israël occupe depuis 1967 la Cisjordanie, elle a annexé la partie orientale de Jérusalem et impose depuis 2007 un strict blocus à la bande de Gaza.

"Nous sommes sur le point de remporter une grande victoire", avait affirmé Ismaïl Haniyeh, le chef du Hamas, au début de l'offensive.

Le mouvement a appelé "les combattants de la résistance en Cisjordanie" occupée ainsi que "les nations arabe et musulmane" à rejoindre son combat.

Un "deuxième front"? 

"Profondément inquiets", les Etats-Unis ont averti lundi soir le Hezbollah libanais de ne pas ouvrir un "deuxième front" contre Israël.

Le Hezbollah, bête noire d'Israël, a annoncé la mort de trois de ses membres par des bombardements israéliens dans le sud du Liban. Il a indiqué plus tard avoir bombardé deux casernes israéliennes.

Plus tôt dans la journée de lundi, les "Brigades al-Qods", la branche militaire du Jihad islamique palestinien, qui affirme épauler le Hamas, a revendiqué une opération d'infiltration en territoire israélien depuis le Liban.

Pour sa part, l'armée israélienne a dit avoir "tué plusieurs suspects armés qui s'étaient infiltrés sur le territoire israélien depuis le territoire libanais".

Réactions 

Les Etats-Unis ont commencé à envoyer de l'aide militaire à Israël et à rapprocher leur groupe aéronaval en Méditerranée.

De son côté, l'ONU a rappelé que le siège total de la bande de Gaza par Israël est "interdit" par le droit international humanitaire.

L'Union européenne et le Conseil de coopération du Golfe ont plaidé mardi pour "un soutien financier durable" aux Palestiniens, à l'issue d'une réunion conjointe de leurs ministres des Affaires étrangères à Oman.

L'Egypte, l'Arabie saoudite et le Qatar, affirment multiplier les contacts pour mettre fin à l'escalade.

L'Iran s'est placé en première ligne du soutien à l'offensive du Hamas, tout en rejetant les accusations sur son implication. Washington a déclaré que rien ne lui permettait pour l’instant d’évoquer une implication de Téhéran contrairement à ce qu’affirmait le Wall Street Journal qui a repris à son compte les accusations israéliennes. 

Le président russe, Vladimir Poutine, a estimé mardi que le conflit démontrait "l'échec" de la politique des Etats-Unis au Moyen-Orient, jugeant pour sa part "nécessaire" la création d'un Etat palestinien.

Le patron de la Ligue arabe, Ahmed Aboul Gheit, a assuré que son organisation rejetait la violence "des deux côtés". Les ministres arabes des Affaires étrangères se réuniront mercredi au siège de la Ligue arabe au Caire. (Quid avec AFP)