Mali: manifestations de soutien au retrait de la Cedeao et mise en place du Comité de pilotage du dialogue inter-maliens

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Les manifestants arboraient des pancartes "non à la Cedeao" et des drapeaux du Mali, du Burkina Faso et du Niger

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Plusieurs centaines de personnes ont manifesté jeudi à Bamako pour soutenir la décision des militaires au pouvoir à Mali, au Burkina Faso et au Niger de retirer leurs pays de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l’ouest (Cedeao), a constaté un correspondant de l’AFP.

Des rassemblements ont été rapportés aux correspondants de l'AFP dans d'autres localités, comme Kayes (ouest) et Sikasso (sud) à l’initiative des autorités et d’organisations de soutien à la junte.

Sur la place du Cinquantenaire à Bamako, les manifestants arboraient des pancartes "non à la Cedeao" et des drapeaux du Mali, du Burkina Faso et du Niger. Ces pays dont les militaires ont pris la tête par la force successivement depuis 2020 ont formé en novembre l’Alliance des Etats du Sahel (AES) et annoncé dimanche le retrait "sans délai" de l’organisation ouest-africaine, accusée d’être inféodée à "des puissances étrangères".

"C’est le début d’une nouvelle étape dans la vie de nos nations (...) on fera face à des moments difficiles mais en travaillant et en nous donnant la main dans les trois pays on pourra surmonter toutes ces difficultés " a déclaré à l’AFP Mahamane Maman Niare, porte-parole d’une organisation de jeunesse présent à la manifestation.

Le retrait de la Cedeao interroge notamment sur le sort de ressortissants des pays membres. La Cedeao garantit en principe la libre circulation des biens et des personnes en son sein.

Les autorités de ces trois pays parmi les plus pauvres du monde, dépourvus d'accès à la mer, se sont exprimées à plusieurs reprises depuis dimanche pour rassurer leurs concitoyens.

Le premier ministre burkinabè, Appolinaire Joachimson Kyelem de Tambela, a évoqué mardi une décision "mûrement réfléchie" tout en reconnaissant "qu’elle ne sera pas sans conséquences sur nos Etats et leurs économies".

"Les ports ne seront pas fermés (…) il y a des réflexions en cours, nos pays vont tirer leur épingle du jeu", a assuré face à la foule à Bamako Moussa Alassane Diallo, ministre de l’Industrie et du Commerce.

Le Burkina Faso, le Mali et le Niger sont frappés par des opérations de déstabilisation à travers des nébuleuses jihadistes de groupes liés aux moins nébuleuses Al-Qaïda ou l'Etat islamique, dont les attaques n’ont cessé de s’intensifier ces dernières années. L’intervention militaire française particulièrement et plus généralement occidentale n’ont pas réussi à stopper la progression de ces opérations qui ont tout au contraire poussé leur menées vers la façade atlantique de la région.

Les violences ont fait des dizaines de milliers de morts - civils et militaires – et des millions de déplacés.

Comité de pilotage du dialogue inter-maliens pour la paix et la réconciliation nationale

Bamako, 02/02/2024 (MAP) -Un comité de pilotage du dialogue inter-maliens pour la paix et la réconciliation nationale, présidé par l’ancien Premier ministre malien, Ousmane Issoufi Maïga, a été mis sur pied aux termes d’un décret publié au Journal officiel.

Un vice-président, un rapporteur général et son adjoint figurent parmi les 140 membres du comité, issus notamment des Forces armées maliennes (FAMa), de la magistrature, du barreau malien, des partis politiques, de la presse, des arts et de la culture, des confessions religieuses, des organisations de la société civile, des associations communautaires et du secteur privé.

A l’occasion de ses vœux de Nouvel an, le président de transition malien, le colonel Assimi Goïta, avait promis l’instauration d’’’un dialogue direct inter-maliens pour la paix et la réconciliation’’ afin d’éliminer les racines des conflits communautaires et intercommunautaires et de "privilégier l’appropriation nationale du processus de paix’’.

Le comité de pilotage est chargé de la préparation et de l’organisation du dialogue direct inter-maliens.

À cet effet, il élabore les termes de référence du Dialogue et les soumet à la validation d’un atelier national qu’il organise et assure la programmation, la coordination et la supervision des différentes activités du Dialogue à l’intérieur et à l’extérieur du territoire national.

Le Comité de pilotage conçoit et veille également à la mise en œuvre du plan de communication et élabore le rapport final du Dialogue et le rapport d’exécution de sa mission.

Depuis 2012, le Mali est en proie à l’expansion terroriste et à une crise multidimensionnelle, notamment sécuritaire, politique, économique et humanitaire. (Quid avec AFP et MAP)