Onzième mois de guerre à Gaza, chef de facto, Sinouar prend la tête de Hamas, tandis que le carnage israélien se poursuit

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Un enfant blessé à côté d'une parente à l'hôpital arabe Al-Ahli, également connu sous le nom d'hôpital baptiste, dans la ville de Gaza, à la suite d'un bombardement israélien sur les écoles Hassan Salameh et Al-Nassr abritant des Palestiniens déplacés, le 4 août 2024. (Photo Omar AL-QATTAA / AFP)

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La guerre israélienne contre les Palestiniens est entrée mercredi dans son onzième mois, au moment où le Hamas porte à sa tête Yahya Sinouar, l'un des hommes les plus recherchés par ce les. Services d’Israël, tandis que le conflit menace de s'étendre à travers le Moyen-Orient.

Israël a immédiatement promis "d'éliminer" Yahya Sinouar, qui remplace le chef politique du Hamas, Ismaïl Haniyeh, assassiné le 31 juillet à Téhéran.

Israël accuse Yahya Sinouar, âgé de 61 ans et jusqu'à présent chef du Hamas dans la bande de Gaza, d'être l'un des cerveaux de l'attaque sans précédent menée le 7 octobre par le mouvement palestinien après 75 ans d’occupation et plus de 17 ans de blocus.

Traqué par Israël, Yahya Sinouar n'est pas apparu en public depuis le 7 octobre.

Alors que toutes les tentatives de médiation ont échoué, la guerre, qui a fait près de 40.000 morts dans le petit territoire palestinien assiégé, a ravivé les tensions au Moyen-Orient, entre d'une part l'Iran et ses alliés, dont le Hezbollah libanais, et Israël de l'autre.

Ces tensions ont redoublé après l'assassinat d'Ismaïl Haniyeh par Israël, et celui de Fouad Chokr, le chef militaire du Hezbollah mort le 30 juillet dans une frappe israélienne près de Beyrouth.

"Message fort"-

Le Hezbollah et l'Iran sont "obligés de riposter" à ces deux assassinats, a affirmé mardi le chef du mouvement armé libanais, Hassan Nasrallah. Le Hezbollah ripostera "seul ou dans le cadre d'une réponse unifiée" de l'Iran et de ses alliés, et "quelles qu'en soient les conséquences", a-t-il ajouté.

Mercredi, l'Organisation de la coopération islamique (OCI) doit se réunir à Jeddah, en Arabie saoudite, à la demande de "la Palestine et l'Iran", pour parvenir à "une position islamique unifiée" dans la région, d'après un responsable de l'OCI.

Face aux risques d'une extension de la guerre, la communauté internationale est engagée dans une course contre la montre pour trouver des voies d'apaisement et relancer les négociations en vue d'un cessez-le-feu associé à la libération des otages retenus à Gaza.

Les contacts diplomatiques se multiplient notamment entre les pays médiateurs, Etats-Unis, Qatar et Egypte.

"M. Sinouar a été et reste le premier décisionnaire en ce qui concerne la conclusion d'un cessez-le-feu", a souligné mardi le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken.

Le secrétaire d'Etat, dont le pays est le principal allié d'Israël, a pour la première fois demandé publiquement à l'Iran et à Israël d'éviter une "escalade" militaire.

Mais pour le ministre israélien des Affaires étrangères, Israël Katz, la nomination de Yahya Sinouar "est une raison supplémentaire de l'éliminer rapidement" et de "rayer de la carte" le Hamas.

Un responsable du Hamas a affirmé mardi que cette nomination envoyait un "message fort" à Israël.

Le Hezbollah a aussi évoqué un "message fort" et jugé que ce choix "confirmait que l'ennemi n'a pas su remplir ses objectifs" face au Hamas.

"Le Hamas répond à l'assassinat", titrait mercredi en Une le quotidien libanais pro-Hezbollah Al-Akhbar, sous une photo de Yahya Sinouar.

"Un combattant" 

Dans la bande de Gaza, des habitants interrogés par l'AFP se disaient pessimistes après la nomination de Yahya Sinouar, qui vivrait dans le territoire palestinien au contraire d'Ismaïl Haniyeh qui était installé au Qatar, interlocuteur clé du Hamas.

"C'est un combattant, comment des négociations pourront-elles avoir lieu?", s'interrogeait un Palestinien, Mohammed al-Charif. Un autre Gazaoui, Hani al-Qano, voulait cependant espérer "que cela accélérera la fin de la guerre, car Sinouar vit à l'intérieur de la bande de Gaza parmi la population assiégée".

Après dix mois de guerre, l'armée israélienne poursuit sson carnage terrestre et aérienne contre les Palestiniens, notamment dans des zones dont elle avait pourtant affirmé avoir pris le contrôle mais où les combats ont repris.

L'armée a annoncé mercredi poursuivre ses opérations dans le centre du territoire.

Israël est sur le qui-vive depuis près d'une semaine, en attendant la riposte promise par l'Iran et ses alliés.

Les craintes d'un embrasement sont très vives aussi au Liban, où des avions militaires israéliens ont une nouvelle fois mercredi franchi le mur du son au-dessus de Beyrouth.

Depuis le début de la guerre à Gaza, le Hezbollah, très puissant au Liban, échange presque quotidiennement des tirs avec l'armée israélienne le long de la frontière séparant le sud du Liban du nord d'Israël.

Dans ce contexte, plusieurs pays ont appelé leurs ressortissants à quitter le pays et des compagnies aériennes ont suspendu leurs liaisons avec la capitale libanaise. (Quid avec AFP)