Par Hassan Zakariaa

L'armée d'occupation israélienne continue ses opérations militaires en Cisjordanie, parallèlement aux attaques des colons contre les civils palestiniens, et à l'escalade des opérations de résistance qui menacent de se propager dans les territoires israéliens.

L'armée israélienne, qui peine à boucler sa guerre contre Gaza, a rapidement classé la Cisjordanie comme une deuxième zone de combat après Gaza. Cela a été marqué par l'opération militaire baptisée « camps d'été » qui est entrée dans sa deuxième semaine, principalement concentrée dans le nord de la Cisjordanie et les camps de réfugiés en particulier.

Les analyses politiques et militaires israéliens ou d’obédience israélienne s'accordent sur les raisons et les motivations de l'escalade en Cisjordanie, estimant que les développements sur le terrain préoccupent de plus en plus les institutions de sécurité israéliennes, qui craignent que les opérations de résistance ne se déplacent de la Cisjordanie vers l'intérieur d'Israël. Cela a conduit à la mise en œuvre d'opérations militaires dans les villes et camps de la Cisjordanie, qui vivent des crises économiques et politiques, et assistent à une détérioration du rôle de l'Autorité palestinienne en raison des pratiques du gouvernement israélien. La vérité est ailleurs. Considérant avoir suffisamment détruit les espoirs de vie, voire de survie à Gaza, Israël ouvre un nouveau front en vue de procéder d’une manière similaire en Cisjordanie occupée où les colons, sous la protection et le soutien actif de Tsahal, s’activent à chasser du Palestinien pour en prendre la place.

Même si les commentateurs militaires des médias israéliens estiment que la Cisjordanie, depuis le début de la guerre contre Gaza, est considérée comme une « zone de combat » et non une « ligne de front » au sens traditionnel, est bien l’ouverture qui ne dit pas son nom. C’est dire que ce qui se passe en Cisjordanie est bien plus qu’une intensification ou une escalade des opérations militaires de l'armée israélienne.

Bien sûr, pour Tel-Aviv, on présente les opérations de l'armée à l'inquiétude israélienne de voir la Cisjordanie se transformer en un champ de bataille, à l'instar de Gaza, Cela ferait suite à l'attentat à la bombe de Tel-Aviv il y a quelques semaines, qui a marqué un tournant dans la gestion militaire de la Cisjordanie et de ses camps, alors même que bien avant c’est Israël qui transfoorme la Cisjordanie en champ de guerre.

Il a également souligné que cette escalade israélienne en Cisjordanie est due à une série d'opérations de résistance armée et à l'apparition de voitures piégées, ainsi qu'à des déclarations des mouvements Hamas et du Jihad islamique annonçant le retour des attentats à la bombe en Israël, après plus de 20 ans d'absence depuis la deuxième Intifada.

A Tel-Aviv, « le champ de bataille progressif » en Cisjordanie est plus important pour Tsahal que le combat sur le front nord avec le Hezbollah, en raison des mesures que pourrait prendre le gouvernement de droite dirigé par Benjamin Netanyahu, considérant que les colons sont des partenaires dans la coalition gouvernementale, tant sur le plan politique qu'idéologique.

La situation en Cisjordanie est extrêmement grave, non seulement à cause de l'escalade militaire, mais aussi à cause des mesures inédites que le gouvernement de droite pourrait adopter, similaires à celles appliquées dans la bande de Gaza. 

Récemment encore, le ministre des Affaires étrangères Israël Katz a appelé à forcer les Palestiniens à quitter certaines zones, à procéder au siège des hôpitaux en Cisjordanie par l'armée, et à l'utiliser quotidiennement de drones à des fins offensives et de renseignement.

On s’attend donc à ce que la Cisjordanie soit le théâtre de scénarios militaires inédits, l’armée israélienne utilisation faisant désormais un usage plus intensif de la violence militaire. qui ne diffère guère de ce qu'elle fait à Gaza.