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Rachida Dati voit du ''mépris de classe'' dans les réactions de certains milieux à sa nomination
La nouvelle ministre française de la Culture Rachida Dati (D) prend le micro alors qu'elle embrasse son prédécesseur Rima Abdul-Malak lors de la cérémonie de passation des pouvoirs, à Paris, le 12 janvier 2024. Le nouveau cabinet remanié du Premier ministre français Gabriel Attal a été annoncé le 11 janvier, deux jours après sa promotion étonnante par le président Emmanuel Macron pour devenir le plus jeune chef de gouvernement français. (Photo par Bertrand GUAY / AFP
La ministre française de la Culture, Rachida Dati, qui a déjà connu, quand elle a été Garde des sceaux de Nicolas Sarkozy, pareilles campagnes de dénigrement parce qu’elle est. Issue de la « diversité » et parce qu’elle ne s’en laisse pas conter, de a dénoncé un "mépris de classe" dans les réactions suscitées par son arrivée à ce poste où elle n'était pas attendue, dans un entretien avec Le Parisien mis en ligne samedi soir.
"Les commentaires sur ma nomination, je m'en fiche, même si j'y vois parfois aussi un mépris de classe. J'ai même entendu +a-t-elle déjà lu un livre? +", a affirmé la ministre.
"Vous n'imaginez pas le nombre de messages que j’ai reçus depuis ma nomination jeudi soir: beaucoup de Français se disent que c'est possible, et j'en suis très touchée", a ajouté celle qui est issue d'un milieu très modeste et dont le père était maçon à Chalon-sur-Saône.
"Pour ceux qui se demandent si je lis des livres, qu'ils sachent que j'y ai eu accès dans ma cité par le BiblioBus. Je n'ai pas honte de le dire. C'est cela qui explique mon combat en faveur de l'accès à la culture pour tous", a-t-elle poursuivi.
La ministre a précisé vouloir "relancer les conservatoires municipaux accessibles à tous, le théâtre pour les jeunes et tous les réseaux dont [elle a] bénéficié comme les Maisons des Jeunes et de la Culture (MJC)".
"Il va falloir nous battre pour que notre audiovisuel public reste puissant", a-t-elle également annoncé, parmi ses priorités.
Mme Dati a par ailleurs indiqué qu'elle resterait maire du VIIe arrondissement de Paris, et qu'elle gardait les élections municipales en tête.
"J'ai reçu énormément de soutiens d'élus parisiens car notre combat commun, c'est de gagner Paris en 2026", a-t-elle expliqué.
Elle a aussi démenti tout accord électoral avec le président Emmanuel Macron pour lui permettre de l'emporter à l'occasion de ce futur scrutin. "Vous imaginez Emmanuel Macron, au moment de ma nomination, me parler de municipales qui se tiendront en 2026?", a-t-elle fait valoir.
Interrogé sur le sujet dimanche sur France 3, le député parisien Sylvain Maillard (Renaissance) a aussi contesté tout "deal" avec la présidente du groupe LR au Conseil de Paris. "Il n'y a aucun deal, aucun arrangement avec Rachida Dati pour les municipales à Paris en 2026", a-t-il assuré.
La majorité aura son candidat, dont M. Maillard, président de la fédération Renaissance à Paris, a proposé qu'il soit désigné par les militants parisiens début 2025. "Tous ceux qui sont dans la majorité présidentielle ont vocation a pouvoir être candidats face à nos militants, mais en aucun cas il n'y a un candidat qui s'autodétermine, ce sera un choix de nos militants (...) de la majorité présidentielle, pas que Renaissance", a-t-il dit. (Quid avec AFP)