Retour du Maroc à l’UA : l’Afrique quitte enfin la guerre froide

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Le président du Zimbabwe, Robert Mugabe n’est pas d’accord avec le retour du Maroc au sein de l’Union Africaine et il ne s’en cache pas. Mugabe n’a pas hésité à fustiger les dirigeants africains qui ont massivement voté en faveur du retour du Maroc à l’UA.

Le Zimbabwe, ainsi que l'Algérie et l'Afrique du Sud, s'opposent encore au Maroc tout simplement parce qu'ils soutiennent le groupe Polisario. Ce dernier avait été combattu par le Maroc durant la guerre froide qui a quitté l’UA après que l’organisation ait reconnu la république démocratique arabe sahraouie.

Depuis les années 90, le Maroc a instauré des réformes dans le but de résoudre le problème du Sahara. En 2007, le pays avait proposé une autonomie élargie à la région en tant que voie légitime et gagnante pour l'autodétermination.

De son coté, le groupe Polisario, encouragé par ses sponsors algériens, a répondu «non» à toute ouverture marocaine. La légitimité du Polisario dans ce contexte est la surveillance policière d'une centaine de milliers de réfugiés dans le désert algérien et l'administration de l'aide internationale aux réfugiés que le Maroc considère comme ses citoyens.  

Quant au Maroc, il continue de faire sa part en développant la région du sud et en progressant dans l'institutionnalisation de l'autonomie pour le Sahara. Le gouvernement a récemment annoncé qu'il investit 7,6 milliards de dollars dans des projets d'infrastructure dans des villes du sud, y compris des ports, des aéroports, des autoroutes et des universités de recherche.

Le Maroc est devenu le deuxième plus grand investisseur en Afrique. Les banques marocaines, les entreprises de construction, les industriels et les prestataires de services investissent sur tout le continent. Le pays nord-africain a exporté son expérience et ses succès dans le domaine agricole et dans les énergies renouvelables vers plusieurs pays africains et s'est même engagé à participer au financement de la délocalisation de la capitale.

Concernant la sécurité, le pays a partagé son expertise des années de contenance et de préemption du terrorisme au Maroc et en Europe avec les pays africains et a joué un rôle de premier plan dans la résolution des conflits maliens et libyens qui menaçaient de déstabiliser les régions méditerranéennes et sahéliennes.

Pour toutes ces raisons, l'administration Trump gagnerait à prendre note de ce changement et regarder de nouveau l'Afrique, non pas comme un continent qui a besoin d'aide, mais comme un continent capable de stimuler la croissance économique qui peut être un avantage pour les États-Unis et la stabilité mondiale.

Aujourd’hui, cette nouvelle Afrique est un partenaire sur lequel Washington peut compter. Ce n’est plus l’Afrique de Mugabe et de Bouteflika mais l’Afrique de Mohammed VI, de Paul Kagame  et de Macky Sall, des leaders qui ont choisi d’aller de l’avant.