Sommet de Ryad: pas de paix au Moyen-Orient sans retrait israélien des territoires occupés

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Bien seule au milieu des décombres sur le site d'une attaque israélienne à Ain Yaacoub, dans la région du Akkar, le 12 novembre 2024, tuant au moins huit personnes pour la plupart des enfants. (Photo de Fathi AL-MASRI / AFP)

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Les dirigeants des pays arabes et musulmans réunis lundi en Arabie saoudite ont appelé Israël à se retirer totalement des territoires arabes qu'il occupe pour parvenir à une paix "globale" au Moyen-Orient.

"Une paix juste et globale dans la région (...) ne peut être obtenue sans mettre un terme à l'occupation israélienne de l'ensemble des territoires occupés" depuis 1967 - quand Israël a commencé à occuper la Cisjordanie, Jérusalem-Est et le Golan syrien - "et ce conformément aux résolutions de l'ONU et au plan de paix arabe de 2002", mentionne la déclaration finale du sommet.

Ce sommet conjoint de la Ligue arabe et de l'Organisation de la coopération islamique, accueilli par l'Arabie saoudite, appelle à l'unité de tous les territoires palestiniens  - bande de Gaza et Cisjordanie occupée - au sein d'un Etat palestinien, dont il réaffirme que la capitale doit être Jérusalem-Est, occupée par Israël.

Le mouvement islamiste palestinien Hamas a exhorté les pays arabes et musulmans à mettre en œuvre les déclarations faites lors de leur sommet et à contraindre Israël à cesser son "agression".

"L'affirmation des droits nationaux de notre peuple, dont le premier est la création d'un Etat palestinien indépendant avec Jérusalem pour capitale, exige des efforts immédiats et des solutions pratiques pour forcer (Israël) à cesser son agression et son génocide contre notre peuple", écrit le Hamas.

Le sommet de Ryad, consacré à la situation au Moyen-Orient, représentait une occasion pour ses participants de fixer leurs attentes envers la future administration du président élu américain, Donald Trump.

Lors de son premier mandat, ce dernier avait multiplié les gestes en faveur d'Israël, notamment en transférant l'ambassade américaine de Tel-Aviv à Jérusalem, mais aussi contribué à la normalisation de ses liens avec Bahreïn, les Emirats arabes unis, le Maroc et le Soudan, via les accords d'Abraham. Jusque-là, parmi les 22 pays de la Ligue arabe, seules l'Egypte et la Jordanie entretenaient des relations formelles avec Israël.

Le gouvernement israélien de Benjamin Netanyahu est hostile à la solution dite à deux Etats faisant coexister Etats israélien et palestinien pour régler le conflit vieux de plusieurs décennies, voulue par la plus grande partie de la communauté internationale.

Vouloir établir un Etat palestinien n'est pas "aujourd'hui" un projet "réaliste", a déclaré lundi le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Saar. "Un Etat palestinien (...) sera un Etat Hamas", a-t-il estimé.

Crime de génocide

Les participants au sommet ont aussi "fermement condamné" les actions de l'armée israélienne, qualifiées de "crime de génocide (...) en particulier dans le nord de la bande de Gaza au cours des dernières semaines", où l'armée israélienne mène une guerre d’extermination depuis le 6 octobre.

Ils ont appelé la communauté internationale à "interdire l'exportation ou le transfert d'armes et de munitions à Israël" et condamné "les attaques continues des autorités israéliennes (...) contre l'ONU".

La guerre d’extermination menée par lancée par Israël sous prétexte d’anéantir le mouvement islamiste palestinien a fait plus de 43.600 morts, pour la plupart des civils dont plus de 32.000 enfants et femmes victimes d’un génocide où l’on dénombre plus les blessés et les disparus sous les décombres que par dizaines de milliers.

Le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, a averti de la "forte probabilité d'une famine", déhà installée pourtant,n dans le nord du territoire palestinien, s'élevant contre "le recours à la faim comme arme de guerre".

Israël mène aussi depuis le 23 septembre une guerre ouverte au Liban qui s’apparente de plus en plus à celle de Gaza.

Des frappes israéliennes lundi ont tué, au moins sept personnes, "pour la plupart femmes et enfants", à Saksakieh, dans le sud du Liban, et au moins huit autres sur le village de Ain Yaacoub dans le nord, visé par un rare raid à une telle distance de la frontière avec Israël, a indiqué le ministère de la Santé.

Réchauffement irano-saoudien -

"Le monde attend" que la future administration Trump, mette "immédiatement" fin aux guerres à Gaza et au Liban, a pour sa part déclaré à Ryad le premier vice-président iranien, Mohammad Reza Aref.

Il a qualifié les assassinats des dirigeants du Hamas palestinien et du Hezbollah libanais de "terrorisme organisé" de la part d'Israël.

Plus tôt, le prince Mohammed ben Salmane a affirmé qu'Israël devrait "s'abstenir d'attaquer" l'Iran, sur fond d'échanges de frappes et de menaces entre les deux pays.

Le prince héritier saoudien a qualifié l'Iran de "République sœur", signe du réchauffement entre les deux puissances rivales régionales, qui ont mis fin en 2023 à une brouille de sept ans.

Ce rapprochement "crée un environnement régional bien différent" de celui du premier mandat de Donald Trump, estime H.A. Hellyer, de l'institut Royal United Services de Londres. (Quid avec AFP)