International
Ukraine : situation sur le terrain au douzième jour de la guerre
Des soldats ukrainiens en opération
Au douzième jour de la guerre en Ukraine, les forces russes poursuivaient leur siège de Marioupol, le grand port du sud-est de l'Ukraine.
Les lignes de front ont peu évolué au cours des dernières 24 heures, la capitale Kiev restant sous contrôle ukrainien, tout comme Kharkiv (nord-est), soumis à d'intenses bombardements russes.
Voici un point de la situation établi à partir d'éléments des journalistes de l'AFP sur place et de services d'urgence, ainsi que de déclarations officielles ukrainiennes et russes, des sources en majorité occidentales, d'analystes et d'organisations internationales. Moscou pour sa part communique très peu sur son offensive.
La Moldavie refuse de se joindre aux sanctions occidentales
Chisinau ne veut pas se joindre aux sanctions antirusses européennes et américaines, selon le président du parlement moldave. Cette décision a été prise pour des raisons socio-économiques qui sont similaires à celles évoquées plus tôt par la Géorgie, qui préfère aussi garder une neutralité au moins commerciale à l’égard de Moscou.
La centrale nucléaire de Zaporojie est passé sous le contrôle
La centrale nucléaire de Zaporojie, la plus grande d’Europe, est passé sous le contrôle des forces armées russes, a annoncé ce vendredi 4 mars l'administration militaire de la région, rapporte le site russe Sputnik.
Gerhard Schröder menacé d’expulsion du PSD allemand
L'ex-chancelier allemand Gerhard Schröder, longtemps critiqué pour ses contacts étroits avec la Russie, est menacé d’expulsion du Parti social-démocrate d’Allemagne.
La menace d’expulsion du Parti social-démocrate d’Allemagne (SPD) pèse désormais sur l’ex-chancelier Gerhard Schröder pour ses liens étroits avec la Russie pour lesquels il a été longtemps critiqué, rapporte Zeit Online.
Moscou établit une liste de pays et territoires "inamicaux"
Le gouvernement de la Fédération de Russie a approuvé lundi une liste d'États et de territoires étrangers qui "commettent des actions inamicales contre la Russie, ses entreprises et ses citoyens".
La liste comprend les États-Unis et le Canada, les États de l'UE, le Royaume-Uni (y compris Jersey, Anguilla, les îles Vierges britanniques, Gibraltar), l'Ukraine, le Monténégro, la Suisse, l'Albanie, Andorre, et l'Islande, rapporte l'agence TASS.
La liste comprend également le Liechtenstein, Monaco, la Norvège, Saint-Marin, la Macédoine du Nord, ainsi que le Japon, la Corée du Sud, l'Australie, la Micronésie, la Nouvelle-Zélande, Singapour et Taïwan.
Les pays et territoires mentionnés dans la liste ont imposé ou rejoint les sanctions contre la Russie "après le début d'une opération militaire spéciale des forces armées russes en Ukraine", précise-t-on.
Il s'agit d'une des premières réponses russes aux sanctions sans précédent imposées à la Russie par de nombreux pays occidentaux suite à son opération militaire en Ukraine.
Les ministres russe et ukrainien des AE attendus jeudi à Ankara
Les ministres des Affaires étrangères de la Russie et de l'Ukraine se rencontreront jeudi dans la province méridionale d'Antalya, en Turquie, en marge du Forum diplomatique d'Antalya, a déclaré lundi le chef de la diplomatie turque, Mevlut Cavusoglu.
M. Cavusoglu a affirmé, lors d'une conférence de presse, que la réunion se tiendrait dans un format tripartite, dans le cadre des "efforts intenses" de la Turquie pour rapprocher les deux parties.
"Le ministre russe des Affaires étrangères (Sergueï) Lavrov a déclaré qu'il était prêt à participer au Forum de la diplomatie d'Antalya. Le ministre ukrainien des Affaires étrangères (Dmytro) Kuleba a également annoncé qu'il serait présent", a déclaré M. Cavusoglu, espérant que la réunion "sera un tournant."
Lundi, la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, a confirmé que M. Lavrov et M. Kuleba prévoyaient "un contact" à Antalya, et que la réunion a été convenue par le président turc Recep Tayyip Erdogan et le président russe Vladimir Poutine lors de leur récente conversation téléphonique.
Selon un communiqué de la présidence turque, M. Erdogan a assuré que son pays était prêt à contribuer à la résolution de la crise ukrainienne par des moyens pacifiques dès que possible.
Parallèlement, selon l'agence de presse ukrainienne UNIAN, le porte-parole du ministère ukrainien des Affaires étrangères, Oleg Nikolenko, a indiqué que Kiev étudiait la possibilité d'une telle réunion en Turquie.
L'Est
Kharkiv, à 50 km de la frontière russe, était toujours lundi aux mains des troupes ukrainiennes soumis à d'intenses bombardements, selon des observateurs occidentaux. La deuxième ville ukrainienne, frappée de plus en plus fort, est désormais encerclée, de mêmes sources.
Les forces russes mènent aussi une offensive à partir des territoires séparatistes prorusses de Donetsk et de Lougansk (est), mais l'ampleur de leur avancée restait inconnue.
Les combats ont été intenses autour et à l'intérieur de la ville de Sumy (nord-est), où le gouvernement ukrainien fait état d'un pilonnage russe.
Kiev et le Nord
Kiev reste sous contrôle ukrainien, soumis à d'importants bombardements. Des observateurs occidentaux ont relevé la présence d'une colonne de centaines de véhicules russes au nord de la capitale, près de l'aéroport de Gostomel.
La ligne de front se trouve désormais à 20 km de Kiev, selon des sources françaises.
D'intenses affrontements ont eu lieu dans les environs de Gostomel, mais la colonne n'a que peu progressé ces derniers jours. Le maire de cette ville a été tué par les forces russes, à en croire les autorités locales.
L'Ukraine garde également le contrôle de Tcherniguiv, au nord de Kiev, dont le centre-ville a été pilonné ces derniers jours.
L'armée russe semble avoir fait des progrès "minimes" sur le terrain durant le week-end, selon le ministre de la Défense britannique. Elle semble se contenter de mettre la pression sur l’armée ukrainienne.
Le Sud
Les Russes assiègent la ville portuaire de Marioupol. Des tentatives d'évacuation de quelque 200.000 civils ont échoué à plusieurs reprises. Les deux camps se rejettent mutuellement la responsabilité de ces échecs.
La prise de cette cité d'importance stratégique permettrait à la Russie d'effectuer la jonction entre ses forces en provenance de la Crimée, qui ont déjà conquis les villes clés de Berdiansk et de Kherson et menacent désormais Mykolaïv, plus à l'ouest, et les troupes séparatistes et russes dans le Donbass (est).
Odessa, où se trouve le principal port d'Ukraine - sur la mer Noire -, encore aux mains des Ukrainiens, n'a pour l'instant pas été touchée. Mais le président ukrainien Volodymyr Zelensky a accusé dimanche la Russie de se préparer à bombarder la ville.
L'Ouest
L'ouest de l'Ukraine est pour l'instant largement épargné par les combats. Sa plus grande cité, Lviv, est devenue une plaque tournante pour les missions diplomatiques, les journalistes et les Ukrainiens cherchant à se mettre en sécurité ou à fuir dans un pays voisin.
M. Zelensky a affirmé dimanche que des frappes russes avaient détruit l'aéroport de la ville de Vinnytsia, à quelque 200 kilomètres au sud-ouest de Kiev, bien au-delà de l'avant-garde des forces d'invasion.
Victimes
La Russie a annoncé mercredi dernier que 498 de ses militaires avaient été tués en Ukraine, selon le premier bilan annoncé de ses pertes dans cette guerre.
L'Ukraine et des observateurs occidentaux assurent de leur côté que le bilan est très nettement supérieur. Kiev affirme que plus de 11.000 soldats russes ont péri.
L'ONU a déclaré vendredi avoir comptabilisé 364 civils tués en Ukraine, dont 25 enfants.
Réfugiés
Quelque 1,7 million de personnes ont déjà fui l'Ukraine depuis le début de la guerre lancée le 24 février, dont plus de la moitié ont été accueillies en Pologne, selon le dernier comptage du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR).