Ukraine: des munitions américains à l'uranium appauvri controversées à Kiev, Moscou dénonce l'''inhumanité'' de Washington

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Le secrétaire d'État américain Antony Blinken lors de la visite d'un site des gardes-frontières de l'Ukraine, le 7 septembre 2023, dans l'oblast de Kiev. Le haut diplomate américain a annoncé une nouvelle aide de plus d'un milliard de dollars à l'Ukraine lors d'une visite à Kiev le 6 septembre 2023, dans le cadre d'un programme qui, selon lui, devrait aider la contre-offensive ukrainienne à "prendre de l'élan". (Photo par Brendan Smialowski / POOL / AFP)

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La fourniture à Kiev de munitions à l'uranium appauvri, prévue dans une aide d'un milliard de dollars supplémentaires annoncée par le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken, montre "l'inhumanité" de Washington, a fustigé Moscou dans la nuit de mercredi à jeudi.

En visite à Kiev, M. Blinken a en effet dévoilé une nouvelle aide d'un milliard de dollars à l'Ukraine qui, selon lui, devrait aider la contre-offensive ukrainienne à "prendre de l'élan, le Pentagone révélant depuis Washington un volet prévoyant la fourniture de munitions à uranium appauvri de 120 mm destinées aux chars américains Abrams promis à Kiev.

Celles-ci, capables de perforer les blindages, sont controversées en raison des risques toxiques pour les militaires et la population.

Dans la nuit de mercredi à jeudi, l'ambassade de la Russie à Washington a condamné cette décision qui, selon elle, est "un signe clair de l'inhumanité" des Etats-Unis.

"Les progrès de la contre-offensive (de l'armée ukrainienne) en cours se sont accélérés ces dernières semaines et cette nouvelle aide contribuera à lui donner un nouvel élan", a estimé M. Blinken dont c'était la quatrième visite en Ukraine depuis le début, en février 2022, de l'invasion russe.

"L'aide américaine n'est pas de la charité. Aujourd'hui, grâce à nos partenaires, l'Ukraine freine l’agression russe. Nous n'appellerons jamais au déploiement de troupes américaines en Ukraine", a quant à lui tenu à dire à M. Blinken son homologue ukrainien Dmytro Kouleba.

 Drones abattus en Russie 

La contre-offensive ukrainienne entamée en juin s'avère difficile mais les militaires ukrainiens espèrent être proches d'une percée, depuis la prise du village Robotyné fin août, qui pourrait leur ouvrir la voie vers le Sud et en particulier la Crimée, une péninsule annexée en 2014 par Moscou.

La Russie n'a jamais reconnu avoir cédé cette localité.

Jeudi, le ministère de la Défense russe a annoncé que trois drones avaient été abattus par les défenses aériennes, deux au-dessus de la région de Rostov (sud-ouest) et un autre dans le district de Ramensky, juste au sud-est de Moscou.

Seule une personne, qui a refusé d'être hospitalisée, a été blessée dans le centre de Rostov selon le gouverneur Vassili Goloubev, qui a fait état de dégâts matériels.

Le gouverneur de Briansk (ouest), Alexandre Bogomaz, a lui aussi indiqué qu'un drone ukrainien avait été détruit, là encore sans faire de victimes.

"Tout le possible et l'impossible" 

Pendant son voyage en train vers Kiev, M. Blinken s'est par ailleurs entretenu avec la Première ministre danoise Mette Frederiksen, elle aussi en déplacement en Ukraine et qui a prononcé un discours devant le Parlement ukrainien dans la matinée.

Le responsable américain a remercié Mme Frederiksen "pour le leadership du Danemark" concernant sa décision, rendue publique il y a deux semaines avec celle des Pays-Bas, de fournir des chasseurs F-16 à l'Ukraine.

Volodymyr Zelensky lui a également exprimé sa "reconnaissance".

Les parlementaires ukrainiens ont dans le même temps entériné la désignation inédite d'un Tatar de Crimée, Roustem Oumerov, au poste de ministre de la Défense.

"Je ferai tout le possible et l'impossible pour la victoire de l'Ukraine, quand nous aurons libéré chaque centimètre de notre pays", a promis peu après sa nomination M. Oumerov qui, à 41 ans, aura la lourde charge de négocier les livraisons d'armes occidentales. (Quid avec AFP)

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