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USA : Robert O'Brien, un chantre de la ''paix par la force'', conseiller à la sécurité nationale
Un chantre de "la paix par la force" pour succéder au faucon va-t-en-guerre John Bolton : Donald Trump a choisi mercredi son envoyé spécial pour la libération des otages, Robert O'Brien, pour le poste stratégique de conseiller à la sécurité nationale, en pleine crise avec l'Iran.
"Je suis heureux d'annoncer que je vais nommer Robert C. O'Brien, qui a remporté de nombreux succès en tant qu'envoyé spécial présidentiel pour la libération des otages au département d'Etat, comme nouveau conseiller à la sécurité nationale", a tweeté le président des Etats-Unis.
"Robert est fantastique", "nous avons une très bonne alchimie" et "il était le favori de beaucoup de monde que je respecte", a-t-il ensuite insisté en s'affichant avec son nouveau conseiller en Californie. "Nous avons ramené beaucoup de gens à la maison sans dépenser un seul dollar."
Robert O'Brien a lui salué les "gros succès de politique étrangère" engrangés selon lui par Donald Trump et promis de mettre en œuvre sa politique de "paix par la force".
Pour ses premières déclarations officielles, il s'est montré très prudent sur la crise née des attaques contre des installations pétrolières saoudiennes, attribuées par Washington à Téhéran. "Nous allons surveiller la situation de près", a-t-il dit.
Signe de la difficulté de ce poste clé de la Maison Blanche, il est le quatrième "National Security Advisor" de l'ère Trump.
"Mettez-vous à la place d'un gouvernement étranger qui doit bâtir une relation avec le quatrième NSA en moins de trois ans, tout en sachant que cette personne risque de ne même pas rester pour une année entière", a ironisé Ben Rhodes, conseiller de l'ex-président démocrate Barack Obama, pour fustiger cette instabilité.
John Bolton, aussi connu pour sa célèbre moustache que pour sa réputation de va-t-en guerre, a été limogé le 10 septembre par le milliardaire républicain qui a évoqué ses désaccords avec lui sur les dossiers les plus brûlants.
Le bouillonnant conseiller voyait d'un mauvais œil la volonté de l'imprévisible président de dialoguer avec les ennemis des Etats-Unis, qu'il s'agisse de l'Iranien Hassan Rohani, du Nord-Coréen Kim Jong Un ou des talibans afghans.
John Bolton s'était aussi mis à dos le secrétaire d'Etat Mike Pompeo, qui s'est affirmé comme l'homme fort de la diplomatie américaine. Consulté par Donald Trump pour le choix du nouveau conseiller, Mike Pompeo a salué le choix de Robert O'Brien, qui était un de ses candidats.
Admirateur de Reagan
Le sénateur républicain Mitt Romney, qui se montre volontiers critique à l'égard de l'actuel locataire de la Maison Blanche, s'est également réjoui de la nomination de cet "homme de la plus grande intégrité" qui l'avait conseillé durant sa campagne présidentielle en 2012.
Robert O'Brien, 53 ans, n'est pas pour autant une colombe -- il a même travaillé avec John Bolton lorsqu'il était ambassadeur à l'ONU --, mais sa vision conservatrice de la politique étrangère s'annonce plus compatible avec celle de Donald Trump.
Dans son livre "While America Slept" (Pendant que l'Amérique dormait) publié en 2016 avant la présidentielle, il pourfendait la politique étrangère de Barack Obama, et notamment l'accord sur le nucléaire iranien finalement déchiré par le milliardaire républicain. En leur tendant la main, accusait-il, le président démocrate a "enhardi" les "autocrates, les tyrans et les terroristes".
Et il citait un de ses "héros", Ronald Reagan: "Nous maintenons la paix par notre force; la faiblesse n'incite qu'à l'agression". "Face aux nouveaux défis mondiaux, il est temps de revenir à une politique de sécurité nationale fondée sur la paix par la force", plaidait-il, anticipant ce qui allait devenir la doctrine officielle de Donald Trump.
Ce dernier a appris à connaître Robert O'Brien plus récemment autour du dossier des otages ou prisonniers dont la détention à l'étranger est considérée par Washington comme injuste. Son administration se targue d'avoir notamment obtenu le retour aux Etats-Unis de plusieurs Américains détenus en Corée du Nord, ainsi que du pasteur Andrew Brunson relâché par la Turquie au terme d'une grave crise diplomatique.
Plus surprenant, Donald Trump avait dépêché en juillet Robert O'Brien, pourtant chargé des otages, au procès pour violences en Suède, pays allié et démocratique, du rappeur américain A$AP Rocky, accusant Stockholm de mépriser le sort des Noirs américains.