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Khadija Ryadi, membre de l?AMDH . Driss Jettou, Pr?sident de la Cour des Comptes[/caption]
Il est temps pour l?opinion publique, ? travers la cour des comptes, d?aller voir de quoi il en retourne dans l?argent associatif
Le tissu associatif marocain, qui comprend des associations prestigieuses comme celles qui s?occupent des questions des droits de l?homme, est en ?moi. Ce qui le d?range?? L?intention de la cour des comptes de passer au crible ?
les situations et ?tats financiers et comptables d?taill?s aff?rents aux exercices 2009 ? 2014, dans la perspective de l??laboration d?un diagnostic relatif au financement des associations au Maroc.?? Sont concern?es toutes les associations dont celles reconnues d?utilit? publique qui sont au nombre de deux cent quatorze. C?est une disposition constitutionnelle de la loi fondamentale de 2011qui ne devrait en principe alarmer personne. Du moins les honn?tes gens. Un proverbe marocain exprime bien la situation?: ??qui n?a pas de p?te dans le ventre n?a rien ? craindre.??
Tr?s l?thargique depuis sa cr?ation en 1960 sous la d?nomination de la commission nationale des comptes, ?rig?e en cour des comptes en 1979 puis institution constitutionnelle en 1996, la cour des comptes est devenue depuis le d?but des ann?es deux mille un organisme productif. Pour le grand bonheur de la presse, de la soci?t? civile et des partis qui trouvent dans ses rapports mati?re ? alimenter les pages des unes et les d?clarations des autres. Sa production, qui n?est ni incontestable ni irr?cusable, ne conduit pas forc?ment aux ??ge?les de l?Etat??, mais le cas ?ch?ant peut donner lieu ? des poursuites judiciaires par voie du parquet sur instruction de son chef, le ministre de la justice, qui reste ma?tre de sa d?cision.
Il n?est jamais bon pour l?image d?une entreprise, d?une association ou d?un responsable de voir leur gestion mise ? l?index par la cour des comptes. Mais celle-ci, ou son ?quivalent, est un rouage essentiel dans le fonctionnement de la d?mocratie, m?me quand elle est en construction, surtout quand elle est encore en construction. C?est dans ce sens qu?il est plus sain de ne pas la percevoir comme un outil r?pressif, son r?le ?tant le contr?le bien s?r, mais aussi le conseil et donc l?aide ? la bonne gouvernance.
Dans les veines du tissu associatif coule beaucoup d?argent public mais aussi ?tranger. Sa gestion et son contr?le sont d?volus g?n?ralement ? quelques individus et valid?s par des assembl?es g?n?rales le plus souvent exp?ditives. Il est donc grand temps pour l?opinion publique marocaine ? travers la cour des comptes d?aller voir de quoi il en retourne. On s?attendait ? ce que des associations comme l?AMDH ou la Ligue des droits de l?homme, des chantres de la transparence et de la bonne gouvernance, s?en r?jouissent.
C?est l?inverse qui s?est produit, poussant des t?nors du gabarit de l?avocat Abderrahmane Benamer ? jeter la suspicion sur l?audit de la cour des comptes, n?y voyant qu?un moyen pour l?Etat de faire chanter les associations indociles. S?il y a mati?re, pourquoi pas?? Ne sait-il pas que la femme de C?sar, m?me innocente, ne doit pas se mettre dans une situation o? l?on puisse la soup?onner?? Or c?est exactement ce que font les vingt deux associations qui sont mont?es au cr?neau contre la d?cision de la cour des comptes. Leur attitude est un proc?s d?intention et r?sonne en m?me temps pour les mauvais esprits comme un aveu.