Qu?importe les chicaneries de la presse alg?rienne et l?ergotage de Ramtane Laamamar, ce fossile jurassiquien? de la diplomatie mondiale. Le discours du roi Mohammed VI ? partir de La?youne ? l?occasion du 40?me anniversaire de la marche verte marque un tournant dans la gestion de ce dossier qui n?a que trop dur?.
Sa force a ?t? de dire au pouvoir alg?rien ses quatre v?rit?s. Je me contenterai de deux?:
La premi?re v?rit? est que c?est expr?s, alors qu?il d?pense par ailleurs beaucoup d?argent pour entretenir facticement cette affaire, qu?Alger laisse les populations sahraouies de Tindouf croupir? dans le d?nuement le plus total ? des fins de propagande.
La deuxi?me v?rit? est qu?il n?y a que l?Alg?rie pour croire ou faire semblant de croire qu?elle court derri?re la r?alisation d?un id?al humaniste consistant en l?autod?termination d?un peuple pr?tendument sous occupation. Toutes les capitales du monde connaissent le soubassement strat?gique et g?opolitique de son engagement dans cette lutte sans fin. Malheureusement, les complexit?s des relations internationales font que?
Dans son d?sir sinc?re de r?gler ce conflit, Rabat n?a cess? de bouger de ses lignes en avan?ant des? propositions qui vont dans le sens d?une solution mutuellement acceptable souhait?e par l?ONU. Alger n?a pas boug? d?un iota. En d?clarant avoir donn? le maximum, Mohammed VI en a pris acte et trac? les limites.
D?s le d?but, le pouvoir alg?rien a cru qu?en attisant ce conflit, il allait mettre le Maroc ? genoux. Un ?change entre l?ancien correspondant du journal fran?ais Le Monde, Paule Balta, en t?moigne. L?ancien pr?sident alg?rien Houari Boumediene lui avait confi? en substance qu?il ne coulerait pas beaucoup d?eau sous les ponts avant que le peuple marocain? ou l?arm?e ne se retourne contre le roi sous les coups du butoir de la milice du Polisario lourdement arm?e et encadr?e par l?Alg?rie.
L?histoire en a voulu autrement. Non seulement ces milices ont ?t? jet?es en dehors des provinces du Sud, mais en quarante ans le Maroc n?a cess? de progresser et son arm?e de se consolider et de se professionnaliser. Avec un peu d?intelligence, les dirigeants alg?riens devraient l?avoir compris. Mais l?ont-ils cette intelligence??