Ce sont en fait deux bonnes nouvelles qu?il faut f?ter tant elles mettent un brin d?optimisme dans l?intol?rance et le scepticisme ?ambiants. La premi?re nous vient d?Inzgane, la seconde de la Haute Autorit? de la Communication Audiovisuelle (HACA) qui a d?bout? le chef du gouvernement.
L?alignement du procureur du tribunal d?Inzgane au sujet des jupes ??ind?centes?? de deux jeunes femmes, sur l?argumentaire de la d?fense va, certes, permettre au juge de prononcer ais?ment un non-lieu, mais aussi et surtout constituer une r?f?rence pour les autres substituts et procureurs qui seront confront?s ? pareilles situations. Ils devront d?sormais y r?fl?chir ? deux fois avant de d?cider l?engagement de poursuites portant sur des affaires d?atteinte ? la pudeur publique.
Mais comme le dit si bien un facebooker, une bataille a ?t? remport?e, mais la guerre est loin d??tre gagn?e.
De son si?ge ? Rabat, la HACA a jug? ?irrecevable la demande de sanction requise par Abdalilah Benkirane contre 2M suite au show de Jennifer Lopez. Le r?gulateur de l?audiovisuel s?est appuy? sur l?article 3 du dahir portant cr?ation ?de la HACA qui n?octroie pas au chef du gouvernement le droit de porter plainte devant le Conseil Sup?rieur de la Communication Audiovisuelle.
J?en suis d?autant plus heureux que j?avais peur que la HACA ne c?de, elle aussi, comme elle l?a d?j? fait lors de l??laboration des cahiers de charge de l?audiovisuel public, au conservatisme ambiant et ? la propension de certains ? trop vouloir plaire aux islamistes du gouvernement.
Le quid.ma s?en trouve confort? puisque d?s le d?but nous avons attir? l?attention sur l?irrecevabilit? de la plainte, ce que le ministre de la communication a eu la maladresse de contester devant le parlement par une fuite en avant aggravante qui s?appuyait sur l?article 16 du m?me dahir.
Ce dossier pose deux probl?mes?: celui du fond, en l?occurrence l?irr?sistible tendance des islamistes ? tirer ? vue sur tout ce qui se tr?mousse, et leur f?cheuse pr?disposition ? agir, par ignorance ou par m?pris, ce qui est grave dans les deux cas, sans ?gard pour les r?gles et la loi.
Le chef du gouvernement n?est pas tenu de maitriser toutes les proc?dures et l?ensemble des textes. Par contre il a l?obligation de s?entourer des comp?tences n?cessaires en la mati?re pour s??viter les pi?ges de l??motionnel id?ologique et les camouflets que peuvent lui faire subir les apprenti-conseillers.? ?Sinon entre l?Etat de droit et le gouvernement des ?tats d??me, il n?y aura plus qu?un pas.