Je ne savais plus qui n??taient pas ? la hauteur de l?autre, les ministres ou les locaux qui les ont accueillis??
?D?aucuns qui se prom?nent dans le plus fastueux boulevard de la capitale Rabat, ?ne ?tourneraient pas la t?te pour contempler la plus redoutable machine de l?information dans cet ?trange pays, comme le font les passants, devant l?immeuble du
New York times ? New York, o? ils marquent obligatoirement un arr?t
?, devant ce temple de l?information et de la communication.
Ces propos sont de Brahim Boutaleb, ?ancien professeur d?histoire contemporaine ? l?universit? Mohammed V de Rabat, ancien d?put? de l?USFP (1977-1983), ancien pr?sident de la commission de l?information au parlement. S?exprimant devant le parlement, ? la fin de la d?cennie 70, il faisait allusion ? l?ancien minist?re de l?information, qui avait ?lu domicile ? l??poque dans l?ancienne Cour d?appel de Rabat, dans les ann?es 20, Boulevard Mohammed V, en face de la Poste centrale, aujourd?hui connu pour ?tre un lieu de regroupement des ch?meurs dipl?m?s. Un b?timent aujourd?hui laiss? ? l?abandon et dont la restauration co?terait plus que la construction d?un nouveau b?timent.
Les passants ne tournaient pas la t?te du c?t? de ce b?timent qui ?tait suppos? conduire dans ce pays la politique et la strat?gie de l?information, qui ?tait suppos? ?tre en interactivit? avec les citoyens, tous les jours et ? tous les instants, qui ?tait cens?, de part son r?le, en tant qu?acteur unique, arroser le citoyen en informations, tous les jours, lui communiquer la position de son pays. Et pourtant, que des ministres, aussi connus les uns que les autres, se sont relay?s ?dans ce b?timent?! Ahmed Taibi Benhima, Abdelhadi Boutableb, Mohamed El Khattabi, Abdellatif Filali?.
Transf?r? ? Al Irfane, dans un nouveau b?timent, sous la houlette de Larbi Messari, ces nouveaux locaux exaucent -ils aujourd?hui les r?ves et les ambitions de Brahim Boutaleb?? ?Apparemment, non?! ?Loin de toute analyse, il suffit juste de ?regarder les spots publicitaires ? la t?l?vision et sur les panneaux d?affichage pour se rendre compte de l?anarchie totale qui s?vit dans le circuit de la publicit?. La publicit? ne parle plus aucune langue correcte, alors que sous d?autres cieux, les acad?mies de langue interviennent pour veiller sur ?le respect de la langue. ?chargi??, ??l?prix?? etc?.ce n?est ni l?arabe, qui est la langue de communication constitutionnelle du pays, ni le fran?ais. La pub n?est ?qu?une des multiples t?ches de ce minist?re, mais on peut g?n?raliser le constat aux autres pr?rogatives du d?partement?!
Je rendais visite ? un ami, dans les anciens locaux du boulevard Mohammed V, apr?s le transfert des bureaux du ministre au quartier administratif. ?Il avait pris place, en tant que chef de division, au bureau qui ?tait r?serv? auparavant aux ministres. Il m?avait fi?rement dit?: c?est l? que s?asseyaient les ministres de l?information, depuis l?ind?pendance. Comme le b?timent, ?le bureau ?n?inspirait ni grandeur, ni prestige li?s ? la fonction. Mais je ne savais plus qui ??tais pas ? la hauteur de l?autre, les ministres qui sont pass? par l? ou les locaux qui les ont accueilli?? La r?ponse se trouve dans l??tat actuel de nos m?dias.