Le Mouvement Damir a appris avec stupéfaction les derniers propos tenus par le Wali de Bank Al-Maghrib à l'endroit des partis politiques. Tout en affirmant son respect pour la personne de Monsieur Abdellatif Jouahri et sa considération pour son long parcours au service de l'État, Le Mouvement Damir rejette de la façon la plus ferme ces propos qui se distinguent par leur caractère hautain et dédaigneux à l'égard de la classe politique marocaine dans son ensemble et de ses responsables en particulier.

Ces propos sont venus s’ajouter à d’autres, de même nature, comme cela a pu être constaté lors de la dernière audition du Wali de Bank Al-Maghrib par la Commission des finances de la Chambre des représentants.

Le Mouvement Damir attire l’attention sur l'effet néfaste que de tels propos peuvent causer auprès des citoyens, et des jeunes générations plus spécialement, qui font preuve d'une profonde défiance à l'égard de certaines institutions de notre pays et qui manifestent ce sentiment par un rejet des formations politiques, quelle que soit leur obédience, et par une abstention massive aux différentes échéances électorales.

Le caractère populiste de tels propos, venant d’un responsable de haut rang, ne peuvent avoir pour vocation que de distraire l'opinion publique et de détourner son attention des vraies problématiques de la banque centrale que celle-ci n’arrive toujours pas à résoudre et qui sont liées aux nombreux dysfonctionnements de la politique de crédit, monétaire, macro et micro prudentielle de notre pays : atonie du crédit bancaire, difficultés d'accès des TPME aux financements, facturation abusive de frais et commissions bancaires, fonctionnement oligopolistique du secteur bancaire, sanctuarisation des marges d'intermédiation bancaire, inefficience des circuits de transmission de la politique monétaire, inadéquation des règles de Bale III à la réalité du tissu économique et industriel national, etc.

Le Mouvement Damir invite le Wali de Bank Al-Maghrib à observer scrupuleusement son devoir de réserve, tout en s'attelant à trouver des solutions aux dysfonctionnements précités qui relèvent de ses domaines de compétences et à inciter les banques à assumer pleinement leur rôle économique en finançant les TPME, les jeunes entrepreneurs et les territoires.

Tout en ayant à l’esprit les divers dysfonctionnements des partis politiques dans notre pays, qui appellent une refonte du cadre légal régissant les formations politiques et des initiatives propres de ces organisations, le Mouvement Damir souhaite affirmer avec solennité qu'il n'y aura pas de nouveau modèle de développement sans démocratie aboutie et qu'il n'y a pas de démocratie sans partis politiques forts, jaloux de leur autonomie, transparents, respectés et soumis à la reddition des comptes.

Le Bureau Exécutif, le 28 juin 2021