De Tanger à Tétouan : Le 9 avril, une date et deux anniversaires à neuf ans d’intervalle

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Il y a 76 ans jour pour jour, le Roi Mohammed V effectua à la ville du détroit alors sous mandat international une visite historique inscrite dans la grande l’Histoire par le Discours de Tanger

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Tanger, 9 avril 1947. Une date charnière qui marque le début de la fin du protectorat, trois ans après le manifeste de l’Indépendance soumis par le mouvement national du Roi Mohammed VI et adressé à la résidence générale française à Rabat avec copie aux légations américaines et britannique. *

 Il y a 76 ans jour pour jour, le Roi Mohammed V effectua à la ville du détroit alors sous mandat international une visite historique inscrite dans la grande l’Histoire par le Discours de Tanger. Le même jour, 9 avril, mais neuf ans plus tard le Souverain effectuait une autre visite tout aussi porteuse, dans la région. C’était le 9 avril 1956 à Tétouan dont l’occupation espagnole avait fait son chef-lieu au Maroc.

Si la visite de Tanger représente la revendication claire et solennelle de l’indépendance, la seconde, à neuf ans d’intervalle, consacre le début de l’unification du Royaume qui se poursuit à ce jour. Entre les deux que de sacrifices, de morts, de souffrances et l’exile en août 1953 du Roi Mohammed VI et de la famille royale dans l’espoir vain de perpétuer la colonisation du pays.

La visite royale à Tanger a marqué un tournant décisif dans le combat du Maroc pour la revendication retentissante et solennelle de l'indépendance du Royaume, le recouvrement de sa souveraineté et la consécration de l'unité de la nation, rappelle le Haut-commissariat aux anciens résistants et anciens membres de l'armée de libération. C’est une visite de rupture entre deux époques, celle de la lutte menée par le Palais royal et les pionniers du Mouvement national contre l'administration de la résidence générale du Protectorat français, et celle de la revendication du droit du Maroc à son indépendance devant la communauté internationale.

Cette visite est intervenue au moment où le monde aspirait à tourner la page du colonialisme et à donner aux peuples la liberté de choisir leur destin. Dans ce mouvement d’ensemble, la visite de Mohammed V était l'illustration de l'unité du Maroc et l'occasion idoine pour réclamer haut et fort l'indépendance du pays, sa liberté et sa souveraineté.

Conscientes que cet événement allait sonner le glas du protectorat, les forces coloniales ont commis, deux jours avant la visite, le massacre odieux du 7 avril 1947 à Casablanca, une véritable tuerie qui a fait des centaines de morts et de blessés parmi le peuple marocain, dans le but d'éteindre sa ferveur et d'empêcher le chef de file du Mouvement national, feu SM Mohammed V, d'effectuer un acte de bravoure : Une visite fort en symboles à la ville du Détroit.

Mais c'était compter sans la détermination du Souverain, qui, après avoir rendu visite aux familles des victimes du massacre, a répondu sans équivoque au Résident général: Il est hors de question de reculer sur le principe de cette visite.

Le 9 avril 1947, le Libérateur de la Nation s'est rendu au bord du train royal de la ville de Rabat vers Tanger, en passant par Souk Larbaa, Kser El Kebir et Assilah où un accueil grandiose au milieu d'une foule impressionnante lui a été consacré.

Ces merveilleuses images, deux jours après les massacres de Casablanca, ont brisé le plafond de verre installé par les autorités coloniales pour étouffer l’aspiration des Marocains à l’émancipation, et témoigné de la puissante symbiose entre le Trône et le peuple marocain.

Les habitants de Tanger ont réservé un accueil mémorable au cortège royal, donnant par la même toute sa magnificence aux liens d'allégeance et d'attachement indéfectible au Trône.

Dans ce discours, prononcé dans l'espace de la Mendoubia de Tanger devant les représentants des puissances étrangères, des autorités administratives internationales de Tanger et de nombreuses personnalités, Mohammed V a exprimé clairement la volonté du peuple marocain de recouvrer son indépendance et de prendre son destin en main sur l'ensemble de son territoire.

"Les droits du peuple marocain ne peuvent se perdre et ne se perdront jamais", avait clamé le Libérateur de la Nation devant les représentants consulaires de différents pays et la population locale en communion patriotique.

Lors de cette visite, Mohammed V a prononcé, le vendredi 10 avril à la grande mosquée de Tanger, le prêche de vendredi dans lequel il a appelé la Nation à demeurer attachée aux préceptes de l'Islam, tout en réaffirmant l'ancrage du Royaume au monde arabo-islamique.

Neuf ans après la visite de Tanger, le Souverain est revenir, le 9 avril 1956, dans le Nord, cette fois-ci à Tétouan, pour annoncer aux Marocains l'indépendance et l'unification du Nord et du Sud du Royaume.

Une visite tout aussi historique intervenue sur la route du retour du Roi Libérateur, après un séjour en Espagne où Il avait tenu des négociations pour le parachèvement de l'unité territoriale du Maroc, couronnées par la signature, le 7 avril 1956, de la déclaration commune et d'un protocole annexe en vertu desquels Madrid reconnaît l'indépendance du Maroc et sa souveraineté sur l'ensemble de son territoire.

 

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