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Désavoué après avoir appelé l’armée à partager le pouvoir avec les islamistes, Mezaour démissionne
Salaheddine Mezouar, ancien ministre des Affaires étrangères du Maroc, et président de la CGEM depuis mai. 2018 a démissionné de son poste par mail, annonçant à ses compères avoir pris cette décision « pour des raisons de contraintes personnelles majeures ». Au fait, il Avait appelé l’armée algérienne à composer avec ceux qu’elle combattus pendant dix ans (allusion à la guerre civile, les islamistes, « l’une des rares forces encore organisées en Algérie » a-t-il dit.
Sa démission de la CGEM intervient juste après qu’il n’ait été désavoué par la diplomatie marocaine. Dans un communiqué particulièrement sévère, le ministère de AE a fait savoir que « le gouvernement de Sa Majesté le Roi dénonce la démarche irresponsable, maladroite et irréfléchie de M. Salaheddine Mezouar, président de la Confédération Générale des Entreprises du Maroc (CGEM), qui a cru devoir commenter la situation interne en Algérie lors d’une conférence internationale tenue à Marrakech, indique le ministère des Affaires Étrangères, de la Coopération Africaine et des Marocains Résidant à l’étranger.
Cette déclaration a soulevé des questionnements au niveau de la classe politique et de l’opinion publique quant à son timing et ses véritables motivations, précise le ministère dans un communiqué.
La CGEM, poursuit la même source, "ne peut se substituer au gouvernement de SM le Roi dans la prise de positions sur les questions internationales et notamment le développement dans ce pays voisin", ajoutant que la position du Royaume du Maroc à ce sujet est "claire et constante".
"Le Royaume du Maroc a, en effet, décidé de s’en tenir à une attitude de non-ingérence par rapport aux développements en Algérie. Le Maroc s’abstient de tout commentaire à ce sujet. Il n’a ni à se mêler des développements internes que connaît ce pays voisin, ni à les commenter de quelque manière que ce soit", conclut le communiqué.
L’ex-patron des patrons qui avait pris part à World Policy Conférence à Marrakech sur les perspectives économiques et politiques dans le contexte de la montée de la Chine, avait salué le « mouvement pacifique » que connait l’Algérie et estimé que « l’armée au pouvoir se devait de composer avec le peuple pour ouvrir la voie à la démocratisation du pays ».
« Les mutations majeures et structurelles que connaît le Maghreb sont porteuses d’espoir », avait ajouté Salaheddine Mezouar.
« Les transformations politiques et socio-économiques que vit actuellement la région du Maghreb témoignent de sa prise de conscience de son rôle central et de son importance en tant que levier de croissance et acteur de changement », avait-il indiqué entre autres.