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Hakim Benchamach souligne les défis de la démocratie
Le président de la Chambre des conseillers, Hakim Benchamach, a souligné, ce jeudi 28 septembre à Rabat, la nécessité de préserver la diversité identitaire, culturelle et territoriale comme manière de protéger les valeurs de la démocratie
Lors d'une journée d’étude organisée par la Chambre des conseillers et la fondation Westminster sur "Les défis et les perspectives de la démocratie au Maroc", Benchamach a affirmé que les enjeux de la protection de la société démocratique concernent, essentiellement, la prévention de l’intégrisme violent et du terrorisme et la lutte contre les "offres politiques" anti-démocratiques, comme celles exploitant l’Islam, populistes ou basées sur la haine, ainsi que le parachèvement de la mise en place du système national de protection des droits de l’Homme.
Benchamach a également évoqué les défis relatifs à la crise d’intégration dans les mécanismes de la démocratie représentative et aux crises de redistribution et d’intégration sociale, de médiation, notamment dans le contexte de la dynamique de contestation et de protection de la société démocratique.
"Avons-nous le courage d’admettre, pour une fois, les capacités de l’intelligence nationale dans ce domaine ? Jusqu’à quand notre démocratie restera-t-elle prisonnière de stratégies et politiques populistes visant à détourner la volonté populaire et ignorer l’opposition sous sa forme représentative, civile ou non-gouvernementale ?" s’est-il demandé. Pour sa part, le président du CNDH, Driss El Yazami, a relevé que le Maroc partage les facteurs déterminants de la crise démocratique avec toutes les sociétés internationales, précisant que la composante essentielle de cette crise est la place du citoyen dans le processus démocratique, vu qu'il n'y a pas de démocratie sans la participation du citoyen.
Il a aussi souligné que le débat sur la démocratie représentative dans les pays occidentaux démocratiques suscite plusieurs questions sur le système représentatif marocain et sa capacité à garantir la participation effective des citoyens dans l'opération politique face aux défis dangereux auxquels fait face la démocratie, notamment la désaffection électorale et les idées nourries par la déception à cause du sentiment d’oppression et de pauvreté.
Le président du CNDH a ainsi indiqué que les expériences démocratiques comparatives exigent d'assurer les droits de l'Homme et les droits fondamentaux, de maintenir la paix et la sécurité, et de consolider les piliers de développement.
El Yazami a aussi fait savoir que la démocratie est un droit fondamental pour le citoyen, qui doit être exercé dans un contexte de liberté, d'égalité, de transparence et de responsabilité, ajoutant que cette dernière vise à protéger et à préserver la dignité des citoyens et leurs droits fondamentaux, garantir une justice sociale, soutenir le développement socio-économique et assurer la cohérence de la société et la consolidation de la stabilité nationale et la paix sociale.
De son côté, la représentante de la fondation Westminster pour la démocratie, Dina Melhem a précisé que cette journée d'étude s'inscrit dans le cadre de la célébration de la Journée internationale de la démocratie (15 septembre), dans un contexte international et régional agité.
Elle a aussi souligné que la démocratie participative est placée en tête des priorités de la Chambre des conseillers, en application aux réformes conduites au Maroc au cours des dernières années.
Melhem a dans ce sens rappelé que la Chambre des conseillers a toujours établi un lien entre la démocratie et les droits de l'Homme, vu que la démocratie constitue une méthode de gouverner et une composante essentielle dans le domaine des droits de l'Homme, de même qu'elle a lié la démocratie avec les objectifs de développement durable (ODD), notant que cette dernière est le meilleur chemin pour la stabilité, la prospérité, la sécurité et la justice sociale.
Cette rencontre, qui intervient dans le cadre des recommandations de l'Union parlementaire internationale appelant à s'inspirer du contenu de la déclaration internationale pour la démocratie, vise à développer la pratique démocratique au Maroc et à préserver les acquis réalisés dans domaine de même qu'elle se veut une occasion de mettre en avant les efforts déployés en vue de renforcer et consolider la démocratie.