économie
La bataille pour le développement : Grand défi du monde arabe
Le plus grand défi du monde arabe est de remporter le combat pour le développement en rattrapant le retard accusé au niveau des processus de construction des capacités permettant de remédier aux différentes formes de pauvreté et de précarité sévissant dans les pays arabes et de transcender les entraves à l’essor de leur coopération économique et commerciale, a affirmé le roi Mohammed VI dans un discours au 27-ème Sommet arabe, qui a ouvert ses travaux lundi à Nouakchott.
Le Souverain a insisté dans ce cadre sur “l’impératif de trouver et mettre en place une architecture de partenariats appropriés entre les membres de la maison arabe, en fonction des besoins, des priorités et des espaces”.
“Le but est de renforcer le volet développement de notre action commune en mobilisant toutes nos capacités propres pour permettre au citoyen arabe de vivre dans la dignité et la quiétude”, a indiqué le Roi dans ce discours dont lecture a été donnée par le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, Salaheddine Mezouar.
“Nous ne manquons pas de créativité, de ressources humaines qualifiées, de cadre institutionnel requis ou de richesses naturelles incitatives”, a dit le souverain, précisant que ce dont le monde arabe a besoin, c’est de renforcer la foi dans l’investissement pour l’avenir, la solidarité effective et la rentabilisation graduelle et patiente.
La réalisation de projets de développement, à la lumière de ces principes, conformément à cette architecture et sur la base d’une approche participative, notamment avec le secteur privé, est de nature à faire émerger des success stories, qui forment autant de motifs réels pour favoriser l’afflux des investissements et encourager la compétition autour des projets, partout dans le monde arabe, a-t-il souligné.
Ajoutant que l’espoir est grand de pouvoir parler aujourd’hui avec un esprit de solidarité, et de voir nos enfants récolter demain les fruits de projets structurants, économiques et commerciaux, techniques, scientifiques et culturels, réalisés dans le cadre de la Ligue des Etats arabes .
« Celle-ci grandira ainsi aux yeux des citoyens arabes, accédera à la place qui lui échoit dans la dynamisation des échanges et de la coopération entre les autres groupements régionaux et impactera positivement l’économie mondiale”, a précisé le roi.
Le roi Mohammed VI a mis aussi l’accent sur l’importance de raffermir la conscience collective quant à l’inéluctable nécessité de s’unir pour défendre l’option de gagner le pari civilisationnel qu’est la construction de l’Etat moderne, fondé sur la citoyenneté, le droit et l’attachement à l’intégrité territoriale et à la souveraineté nationale.
Il a appelé dans ce cadre à “un jihad destiné à bâtir la confiance et à assainir l’atmosphère pour parvenir à régler nos problèmes entre nous, loin des influences extérieures qui compliquent davantage ces questions et diffèrent leur règlement, avec ce qu’il en résulte comme dilapidation des efforts et épuisement des énergies et des ressources”.
“Tel est le cercle vicieux dans lequel nous nous sommes fourvoyés, et qui a été l’une des principales raisons d’affaiblissement de notre rôle dans le règlement de nos questions arabes, comme la crise en Libye, au Yémen, en Syrie, en Irak et au Liban.
Cette spirale a aussi entamé notre aptitude à contribuer, avec toute l’efficacité et la hauteur de vue nécessaires, au traitement du phénomène du terrorisme, qui ronge les esprits de certains de nos citoyens, et qui met à mal la sécurité et la sûreté de nos pays”.
Et de souligner qu’il se leurre celui qui pense être capable tout seul et par ses propres moyens uniquement, de se prémunir contre le terrorisme, sans coopération ni coordination avec son environnement et le monde autour de lui.
Ce phénomène, tel que nous le connaissons, enjambe les frontières, tant et si bien qu’il n’y a d’autre moyen de l’éradiquer que d’œuvrer collectivement en faveur de la sécurité et du développement, a conclu le souverain.