La récidive de Tommasso Dobenedetti : le gouvernement marocain victime d’un nouveau canular

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Certes, les faux profils prolifèrent sur les réseaux sociaux, mais quant il s’agit d’un compte attribué à un haut responsable ou un chef d’Etat, la situation devient plus délicate. Au lendemain de la nomination du roi Mohammed VI du nouveau gouvernement, des ministres comme Nacer Bourita, ministre des Affaires étrangère et de la Coopération Internationale, ou encore Abdelouafi Laftit, ministre de l’Intérieur, se sont retrouvés victimes d’usurpation d’identité.

Des profils portant le nom de Nacer Bourita et d’Abdelouafi Laftit ont vu le jour sur Twitter, juste après leur nomination par le roi Mohammed VI. Cet incident rappelle sans doute ce qui s’est passé antérieurement avec le chef de gouvernement, Saadeddine El Othmani, qui a été victime à son tour d’un tel « canular» de la part du journaliste italien Tommasso Debenedetti, habitué à créer de faux profils de personnalités publiques.

Une source du ministère de l’Intérieur a formellement démenti que le ministre de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit, disposait d’un compte personnel sur Twitter ou sur n’importe quel autre réseau social. La même source a affirmé que toutes les pages qui portent le nom du ministre sont, en réalité, de faux profils gérés par des personnes anonymes et qui n’expriment en aucun cas les véritables positions du ministère.

Concernant le compte portant le nom du ministre des Affaires étrangères, le journaliste avait fini par dévoiler la vérité, en avouant avoir créé lui-même ce faux compte, mettant ainsi fin à la polémique.

Par ailleurs, le journaliste italien avait déjà relayé de fausses informations concernant la mort de célèbres personnalités comme l’ancien Pape Benoit XI, l'ex-Premier ministre français François Fillon, l'ancien président du conseil italien Mario Monti ou encore le président syrien Bachar El Assad. Il avait également inventé des entretiens avec des noms connus comme Noam Chomsky, Mikhail Gorbachev ou le Dalai Lama, qu’il publiait par la suite sur des journaux italiens locaux.

Debenedetti  justifie, lui, sa méthode déconcertante, et parfois même révoltante, comme une « expérimentation sociale » ou comme une manière de démontrer concrètement « la fébrilité des réseaux sociaux ». Il dit également qu’il ne ment pas pour mentir, mais pour démasquer «la vérité d’une époque malhonnête, dans laquelle tous les outrages sont pardonnés s'ils divertissent suffisamment de personne ».

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