National
Le PJD dans la tourmente
Les prémices d’une crise douloureuse au sein du PJD sont de plus en plus claires. La presse arabophone s’est ainsi penchée sur l’agitation apparente qui secoue le parti depuis la nomination de Saadeddine El Othmani. Pour certains médias, le PJD s’est jeté dans les eaux turbulentes et risque en ce sens de perdre sa cohésion interne.
Selon les analyses d’Al Watan et d’Al Ayyam, les choix du nouveau chef de gouvernement, fortement contestés par plusieurs militants du PJD, conduiront le parti à une crise sans précédent.
Dans leurs numéros de ce vendredi 31 mars, les deux journaux prédisent l’effritement de la cohésion dans les rangs des islamistes. Al Watan a, ainsi, consacré un dossier spécial pour le parti de la Lampe, intitulé « «La forteresse PJD commence à se fissurer». L’hebdomadaire met en exergue les analyses de plusieurs spécialistes, qui pensent que le PJD va probablement sombrer dans l’abîme, suite au « limogeage » d’Abdelilah Benkirane.
L’un des analystes a souligné, pour sa part, le rôle néfaste que peuvent jouer les organisations parallèles du parti, à savoir sa jeunesse et son syndicat (UNMT), qui n’ont pas arrêté d’exprimer ouvertement leur irritation de la mise à l’écart de Benkirane sur les réseaux sociaux, malgré les appels constants de l’ex-chef de gouvernement au silence et à la patience.
De surcroît, les réactions du Mouvement Unicité et Réforme (MUR), fournisseur du PJD en militants, sont également à appréhender. Les militants du MUR, très proches de Benkirane, pourraient se hisser comme un mur de contestation autour d’El Othmani. Al Watan avance, par ailleurs, que les soucis organisationnels dont souffre actuellement le PJD sont en grande partie le fruit de l’adulation excessive d’Abdelilah Benkirane au sein du parti.
Quant à Al Ayyam, dans son dossier titré « Des fissures organisationnelles au PJD », le journal fait savoir qu’une colère souterraine de la direction du parti est en train de sévir, en plus d’un sentiment de malaise général chez les bases. Le journal ajoute, dans ce sens, que cette crise interne que traverse le parti pourrait prendre plus d’ampleur lors de la distribution des portefeuilles ministériels.