Les répliques désastreuses en France du séisme d’Al Haouz - Par Talaa Saoud ATLASSI

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Quand on sait que Marrakech et ses environs sont une région touristique, on comprend vite ce que ce montage photo-synthé 24 h après le déclenchement du drame, a de pernicieux. Alors que l’urgence était de porter secours aux blessés et de déterrer les morts pour enterrer dignement, il y avait certainement des questions plus pressantes.

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Maroc-Espagne au-delà des surenchères électorales – Par Talaâ Saoud ATLASSI

La collision des plaques géologiques dans les tréfonds d’Al Haouz au Maroc a provoqué un violent séisme qui a détruit la région et fait des de milliers de morts et bien beaucoup plus de blessés, en attendant le bilan définitif de la catastrophe. Le choc et la douleur qu’il a provoquée dans la psyché collective des Marocains a été d’une violence telle qu’il a immédiatement enclenché un sursaut patriotique, exprimé d’abord par un cri de douleur collectif, mais vite sublimé en chant célébrant la compassion et l’espoir. 

Les Marocains, selon la formule consacrée de Tanger A Lagouira, ont tous vu la mort passer, mais partout se sont partout accrochés à la vie, à l’Homme et à la patrie, préférant semer la graine qui fera s’épanouir mille et une fleurs sur les tombes. 

Les images et les scènes de cet élan solidaire des Marocains, dans toutes les régions du Royaume, mais également dans tous les pays d’accueil des Marocains du monde, impressionnantes et réjouissantes, rassurent surtout que jamais le deuil ne saurait entamer le patriotisme et la vitalité du corps social marocain.

Quelques heures après la catastrophe, le Roi Mohammed VI a décrété la mobilisation générale, en présidant une séance au Cabinet royal pour faire face aux répliques sanitaires, urbanistiques et sociales du tremblement de terre. Par la même occasion, le Souverain a remercié les Chefs d’Etat étrangers pour leurs marques de solidarité et de sympathie, ainsi que leur disposition à contribuer aux efforts de secours et, surtout, de la reconstruction. 

Le Roi n’a refusé aucune offre d’assistance, mais confiants dans les ressorts propres du pays et dans ses moyens, autant parce que son Maroc en est capable que par un souci d’efficacité et d’opérationnalité pour éviter les cafouillages et les engorgements en matière d’interventions urgentes (sauvetage, soins, enterrements, et prises en charge des rescapés). Lors de la même séance de travail, le Roi a présenté un plan détaillé des actions à entreprendre au lendemain du séisme avec, comme objectif prioritaire, la reconstruction, en vue d’effacer les stigmates du tremblement de terre et de redonner vie à la région et à la confiance des habitants.

Cette première réunion débouchera moins de quarante-huit heures plus tard sur une deuxième pour décliner une ébauche avancée du programme de relogement préparée par la commission interministérielle mise en place sur instructions royales. Elle porte sur environ 50.000 logements totalement ou partiellement effondrés, au niveau des cinq provinces touchées.

Il comporte deux volets principaux : des actions d’urgence de relogement provisoire de manière à faire face au froid et aux intempéries, et une aide publique d’urgence de 30.000 dirhams aux ménages concernés.

Dans la durée, cette première version appelée à évoluer consiste en des actions immédiates de reconstruction, est à déployer après les opérations préalables d’expertise et les travaux de préparation et de stabilisation des terrains. Il est prévu à cet effet, une aide financière directe de 140.000 dirhams pour les logements totalement effondrés et de 80.000 dirhams pour couvrir les travaux de réhabilitation des habitations partiellement effondrées. 

Un séisme est partout une épreuve, mais face à cette épreuve, Marocains et autorités se sont montrés, par la force de la foi et de l’espoir, dignes dans la douleur et sobres dans l’adversité. Ce sont justement ces vertus cardinales sur lesquelles s’est appuyé le plan royal pour face au séisme, à ses éventuels impacts et répercussions sur le patrimoine de la région et ses caractéristiques propres.

Les Marocains, sous le leadership du Roi Mohammed VI, ont trouvé le début de leur résilience dans ces vagues massives de la solidarité nationale et internationale, ressenties, à la fois, comme une démonstration des aptitudes intrinsèques et, dans sa partie extérieure comme un témoignage de la stature du Royaume dans le concert des nations, et une marque de sympathie humaine, qui vient soutenir leurs efforts et leur assurer des doses d’appui sur lesquelles ils pourraient compter au besoin. 

«Au besoin» est la formule-clé que les amis sincères du Maroc, dans les quatre coins du globe, ont compris, considérant par la même que le Royaume, pays doté de tous les attributs d’un Etat souverain, dispose de la disponibilité requise et des infrastructures pratiques et nécessaires lui permettant de faire face aux aléas des catastrophes. 

Seuls nos amis les Français ne semblent pas avoir été sur cette fréquence « macro-politique». L’Etat profond, en France, a pris en la catastrophe d’Al Haouz pour l’occasion rêvée de remonter tout le monde contre le Roi du Maroc, dans lequel des dirigeants hexagonaux ne voit que l’instigateur et le modèle qui a inspiré nombre de leaders dans leur contestation de l’hégémonie française, héritée d’un passé colonial anachronique. 

Car on ne saurait interpréter autrement toute cette rage fiévreuse qui s’est subitement emparée de la presse française, de certains titres «prestigieux» et de certaines chaînes TV et radio ayant pignon sur rue. Ne souffrant pas la mise en attente de l’offre française d’intervention au lendemain du séisme, ces organes de presse ont orchestré une cabale médiatique sans retenue contre le Roi du Maroc, distillant au passage leur incitation vénéneuse et venimeuse contre son art de gérer le Royaume.

Cette cabale, visiblement préconçue, n’attendait que le moment ‘’opportun’’ et le séisme a servi de prétexte parfait. Des articles ont été sortis du «frigo», les snipers médias des officines lâchés, et des talk-shows sur les chaines TV et les radios ont été déployés, la presse hexagonale n’a pas lésiné sur l’artillerie lourde pour s’en prendre au Roi Mohammed VI. 

Il se révélait ainsi que les secousses du séisme de Tlat-Nyaacoub se sont répondu jusqu’au cœur de Paris qui les a ressenties non pas comme une catastrophe, mais une opportunité.

Prétextant une colère contre le Maroc pour avoir «ignoré» l’offre «humanitaire» de la France, la presse française a fini, à la fois, par révéler au grand jour la finalité de tout cet acharnement maladif contre le Maroc et trahir les vrais commanditaires de cette cabale agressive qui peuplent les sinueuses artères de l’Etat profond. Les gémissements, les complaintes, les cris et les larmes des victimes du séisme, pas plus d’ailleurs que la compassion et la solidarité des Marocains sont réduits à une chair à canon dans leur guerre contre le Royaume !

Or, le Maroc n’a ni rejeté ni ignoré l’offre française de contribuer aux opérations de secours. Rabat a reçu cette offre, en a remercié les initiateurs et l’a placée dans le contexte d’autres offres similaires, du reste multiples et abondantes, tout en se réservant le droit souverain d’évaluer la pertinence et la qualité des interventions en fonction des besoins et du timing. En ce sens, la cabale des médias français, symptomatique d’une arrière-pensée, s’est avérée gratuitement hostile et contre-productive. 

A considérer de plus près l’agressivité de cette campagne médiatique, il devient évident que, par opportunisme, son «auteur» a tenté d’exploiter délibérément la décision marocaine, pour faire sortir la grande artillerie contre l’Etat marocain et son dirigeant, accusé d’avoir commis trop de «dépassements» en vue de se soustraire à l’emprise française aux relents coloniaux. Elle s’inscrit dans ce plan qui consiste à vouloir, pour utiliser l’expression d’un éditorialiste français, ‘’remettre le Maroc à sa place’’.

A commencer par cette pression royale qui, émanant d’un patriotisme sincère au service de la dignité de l’Etat marocain, a poussé l’Etat français dans ses derniers retranchements au sujet de la reconnaissance de la marocanité du Sahara. Sachant Rabat ne saurait plus admettre de Paris précisément, parce que responsable et coupable dans ce dossier, un simple soutien à la proposition marocaine d’autonomie pour le règlement du différend artificiel autour du Sahara marocain. 

En raison de son passé colonial dans la région maghrébine, la France aurait dû être le premier pays à reconnaître la souveraineté pleine et entière du Royaume sur l’ensemble de ses provinces du Sud. Tout atermoiement de l’Etat français à ce sujet n’est qu’une vaine tentative d’infantilisation du Maroc et une manœuvre flagrante de toujours garder une carte de pression dans les rapports avec le Royaume qui, lui, ne cessera pas de pousser Paris à sortir de la zone grise. Ce que l’Etat français profond interprète comme une surenchère, un crime de lèse-majesté, à l’endroit d’une moyenne puissance qui se croit encore grande et globale.

A cela s’ajoute le souffle souverainiste que le Roi du Maroc, et derrière lui les Marocains, n’a cessé d’insuffler aux pays africains contre les politiques coloniales, qui continuent de piller les ressources et les énergies du Continent. Que de fois le Roi Mohammed VI a plaidé, lors de rencontres bilatérales et multilatérales, pour «une Afrique pour les Africains et une Afrique par les Africains», sur la base du principe gagnant-gagnant, autant dans les transactions bilatérales, continentales qu’international.

Aujourd’hui, l’Etat marocain puise sa force dans le patriotisme qui irrigue ses veines et son âme, le même qui anime un Roi qui mène, avec sagesse et efficacité, le Royaume sur la voie de la consolidation de sa souveraineté et de son indépendance, en s’appuyant sur les ressorts profonds de son pays pour faire face à tous les défis, à tous les aléas, du développement aux catastrophes naturelles. 

Face à la pandémie du Covid-19, le Maroc n’a compté que sur son leadership national pour réaliser une épopée patriotique. Capitalisant sur son expérience et son patriotisme, toujours ouvert à la coopération avec ses amis, ses vrais amis, le Maroc saura surmonter les effets du séisme.

Les auteurs de la campagne médiatique française ont peut-être cru pouvoir provoquer un séisme pouvant ébranler les fondements d’un Etat aussi millénaire que le Maroc. Le Royaume, aujourd’hui préoccupé à faire face aux stigmates d’une catastrophe naturelle, ne se soucie guère de pareilles campagnes tendancieuses et agressives, aux effets nuls et sans répliques aucune, car misérablement enregistrées sur l’échelle d’une haine désuète.

 

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