Le PJD compte présenter Hammad Kabbaj, l’ancien numéro 2 de Maghraoui à Marrakech. Le sieur Kabbaj est connu pour sa haine du juif. Son groupe est responsable de l’envoi de 13 jeunes en Syries, morts dès leur arrivée en 2012. Tijini, le journaliste Belgo-marocain, a raison quand il oppose cette décision au discours Royal du 20 Août. Benkirane en adoubant Kabbaj, un extrémiste des plus détestables, choisit la symbolique la plus voyante pour montrer sa liberté vis-à-vis du discours Royal et même un certain désaveu.
Si, comme je le réclame depuis 2003, en particulier à travers l’organisation Marocaine contre la haine et le racisme, nous avions adopté une loi contre l’incitation au racisme, Kabbaj n’aurait pas pu se présenter, parce qu’il serait en prison, sa place naturelle au regard de ses prêches. Maintenant il est trop tard pour intenter un procès en vue de l’empêcher de devenir un « représentant de la Nation » alors que ce n’est qu’une raclure qui justifie la pédophilie, le mariage des fillettes de 9 ans, qui invoque Dieu pour l’éradication des juifs, et qui crie sa haine des institutions démocratiques.
Le PJD joue un jeu dangereux en voulant faire comprendre qu’il prêt à toutes les alliances contre « le contrôle ». Il croit faire peur au Makhzen, il est juste pathétique. Mais les salafistes jihadistes, faut-il le rappeler, ont déjà intégré le MDS, on parle de candidatures au sein de l’Istiqlal et probablement à travers des petits partis comme Annahda « Renaissance et vertu » et d’autres.
Ceci se passe alors qu’il y a quelques semaines le BCIJ a démantelé une organisation de 42 salafistes qui se préparait à former une armée, et pas une cellule, liée au califat pour une guerre de libération au Maroc. Ils avaient tous soutenu les fameuses « Révisions » des cheikhs qui avaient abouti à leur libération. Il y a un dindon de la farce et c’est l’Etat Marocain. Les concepteurs de ces arrangements sont dans le court terme, les salafistes jihadistes utilisent toutes les possibilités, leur assurant liberté et visibilité dans le cadre de leur projet de califat Islamiste Daechien. C’est cela la vérité et les « concepteurs » feraient bien de se réveiller en écoutant les sécuritaires et non pas en leur imposant leurs vues.
Benkirane démontre le danger qu’il représente. Ses bases ne sont acquises ni à la démocratie, ni au respect des institutions. Il présente un homme qui renie toute légitimité à « la commanderie des croyants ». Au delà des déclarations, il n’y a pas d’Islamistes acquis à la démocratie, parce qu’ils refusent l’égalité des individus, base de la démocratie. Leur Islam est insoluble en démocratie. C’est le débat qui s’impose et non pas des subterfuges qui ne font que les renforcer. L’incitation à la haine, le racisme, le refus de l’égalité homme-femme doivent être légalement mis hors-jeu, cela demande du courage, de la ténacité et ne peut se résumer à des combines. L’histoire jugera.
PS : Je sais ce que c’est que l’entrisme, je suis de culture trotskyste. Les salafistes appliquent toutes ses règles. Ils sont présents dans les droits de l’homme, les syndicats et maintenant probablement au parlement, alors que leur projet nie toute légitimité à ces institutions. Il faut y faire attention.
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