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Mauritanie : L’homme qui veut la tête de Ould Abdelazi
Mohamed Ould Bouamatou que Rabat a mis en cause dans la circulation sur les réseaux sociaux d’un passeport marocain que détiendrait l’actuel président de la Mauritanie, est un cousin de ce dernier (lire: LE PRÉSIDENT MAURITANIEN N’A PAS LA NATIONALITÉ MAROCAINE). Une recherche Internet sur le profil de Mohamed Ould Bouamatou fait ressortir un homme au cœur du système économico-politique de la Mauritanie.
Riche Homme d’affaires, il aurait été un partisan convaincu du coup d’Etat de 2008 mené par Mohamed Ould Abdel Aziz. Selon les rumeurs, il fut la principale source de financement de la campagne de ce dernier qui aboutit à son élection à la magistrature suprême.
Mais cette idylle politico-économico-familiale ne va pas durer longtemps. A partir de 2009, les choses semblent se gâter et Mohamed Ould Bouamatou est contraint à l’exil où il a des fréquentations douteuses à l’mage de celle qu’il entretient avec le journaliste quasi mercenaire Nicolas Bau. Néanmoins
Le long cousinage doublé de copinage entre les deux hommes n’est donc plus ce qu’il était et l’approche de l’élection présidentielle prévue pour 2019, Mohamed Ould Bouamatou semble prêt à tout pour réapparaitre dans les écrans de la scène politique intérieure et signifier qu’il compte encore.
Mohamed Ould Bouamatou, 65 ans, est un homme d'affaires et banquier mauritanien. L’éloignement de ne semble pas avoir eu de lourdes conséquences sur ces affaires qu’il a continué à faire fructifier, si bien qu’il est probablement aujourd’hui l'un des hommes les plus riches de Mauritanie.
Il est actionnaire de la compagnie Mauritania Airways, du premier opérateur de téléphonie de Mauritanie, Mattel, et de la première banque du pays, la Générale de banque de Mauritanie.
Membre d’une famille de la tribu commerçante Ouled Bou Sbaa, il se lance, à 24 ans, dans le monde des affaires après avoir quitté son travail d’enseignant. Il rejoint Somipex, une société dirigée par son oncle et spécialisée dans l'import-export.
Il crée par la suite sa propre affaire, une fabrique de pains dans le quartier de Nouakchott. Et, en 1983, il fond la société Cogitrem, avec laquelle il vend des caramels en Mauritanie, mais aussi au Sénégal et au Mali.
Au début des années 1980, Mohamed Ould Bouamatou devient le représentant officiel de la marque de Gallina Blanca, une entreprise commercialise des bouillons Jumbo en Mauritanie. En parallèle, il monopolise le marché de la revente des cigarettes de Philip Morris. Il devient également concessionnaire de la marque automobile Nissan.
A l’âge de 42 ans, Ould Bouamatou crée la première banque privée du pays, la Générale de banque de Mauritanie (GBM). Il créé ensuite les Assurances générales de Mauritanie (AGM) et devient également actionnaire de diverses entreprises dans le pays qu'il aide à fonder à l'instar de Mattel, le premier opérateur GSM mauritanien. L'expansion de ses affaires est soutenue par l'influence croissante de deux de ses cousins militaires Ouled Bou Sbaa, Mohamed Ould Abdel Aziz et Ely Ould Mohamed Vall.
En 2006, il participe à la création de Mauritania Airways. Entretemps, il fut président de la Confédération nationale du patronat de Mauritanie (CNPM).
Il investit 40 millions d'euros dans la construction d'une usine de fabrication et d'emballage de ciment à quelques kilomètres de Nouakchott dans le but de concurrencer les deux géants mauritaniens du secteur, la Mauritano-française de ciment (MAFCI) et Ciment de Mauritanie.
En 2013, plusieurs entreprises lui appartenant sont soupçonnées par les autorités mauritaniennes de détournement fiscal. Trois de ses sociétés reçoivent des avis de redressement fiscal d'un montant total estimé à 10,3 millions d'euros, soit 4,3 milliards d'ouguiyas.
En 2015, ses liens avec le journaliste de Mondafrique, Nicolas Beau, sont dénoncés dans les médias africains. Le journaliste est soupçonné d'être payé par Mohamed Ould Bouamatou, actionnaire de Mondafrique à hauteur de 10 % et en brouille avec le président mauritanien depuis son exil du pays en 2009.
Le 8 août 2015, il crée la Fondation pour l'égalité des chances en Afrique ce qui suscite une polémique, cette opération étant considérée comme une tactique de sa part pour réapparaitre dans les sphères d'influence de Nouakchott en vue de la présidentielle de 2019.