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Ramid dans le collimateur d’ONG marocaines notamment sur la question des droits de la femme
S’agissant des principes religieux ne sont pas différents des critères internationaux, à l'exception de certains points concernant les droits des femmes » une coalition d’ONG se demande si le chef de la délégation marocaine exprime une opinion personnelle ou la position du gouvernement
Dans un communiqué, le groupe des 137 organisations marocaines de défense des droits de l’Homme a déclaré que les réponses de Ramid « n’ont rien à voir avec les principes internationaux reconnus en matière de droits de l’Homme ».
Le 2 mai dernier, Mustapha Ramid, qui présentait son rapport pour le troisième cycle de l’Examen Périodique Universel (EPU), une procédure régulière pour surveiller les dossiers des droits de l’Homme des pays en fonction des rapports des gouvernements et des ONG, a indiqué qu’ « un plan d’action a été adopté pour suivre la mise en œuvre des recommandations des différents mécanismes des Nations Unies », affirmant que la plupart des recommandations approuvées par le royaume étaient appliquées.
Ramid a également déclaré que le gouvernement a pris plusieurs mesures et initiatives pour «honorer ses engagements» en ce qui concerne les mécanismes et les recommandations des Nations Unies relatifs aux droits de l'homme.
Parmi les réalisations du royaume en matière de droits de l'homme, le ministre a mentionné la politique d'immigration du Maroc, la réforme de la justice, l'adoption d'un nouveau code de la presse, la création de la cour constitutionnelle et le projet de loi sur la violence à l'égard des femmes.
Suite à la présentation du rapport par Ramid, la coalition des ONG a exprimé son insatisfaction et sa colère envers le ministre.
« Nous regrettons totalement les réponses données par le chef de la délégation marocaine, qui n'avait rien à voir avec les principes des droits de l'homme comme universellement reconnus », a-t-elle déploré.
Selon la coalition, le ministre n'a pas mentionné «les droits linguistiques et culturels amazighs, les libertés individuelles et la liberté de conscience» ainsi que «les droits des femmes en matière de polygamie, d'héritage, d'avortement et de mariage des mineurs».
Les ONG ont également attiré l’attention sur l'utilisation par Ramid de la notion de «principes religieux» en raison de la divergence marocaine de certains règlements internationaux relatifs aux droits de l'homme.
Dans une de ses réponses, Ramid a déclaré que «le Maroc, comme tout autre pays arabe et islamique, se réfère aux principes religieux, car ils représentent la volonté des citoyens marocains [...] Les principes religieux ne sont pas différents des critères internationaux, à l'exception de certains points concernant les droits des femmes ».
Concernant cette réponse, les ONG se demandent si le chef de la délégation marocaine exprime une opinion personnelle ou la position du gouvernement.