National
Résolution sur le Sahara Marocain : Qu’en pensent les membres du Conseil de Sécurité ?
La résolution 2351 adoptée par le conseil de sécurité à l’unanimité de ses membres, le vendredi 28 avril, a ouvert, selon les membres du CS, la voie de la paix et de la stabilité dans la région. Le renouvellement pour un an du mandat de la MINURSO a été largement salué par les membres du Conseil de Sécurité, comme étant le premier pas franchi dans la reprise du processus politique. Focus.
Michelle Sison (Etats-Unis) a souligné, en sa qualité de présidente du conseil, que les missions de maintien de la paix devraient soutenir les solutions politiques. Elle a également déclaré que les Etats-Unis ont apprécié le renouvellement du mandat de la MINURSO, ce qui a permis de concentrer l’attention du conseil sur l’essentiel de ce dossier, à savoir soutenir un processus politique pour résoudre concrètement cette affaire. Sison a également insisté sur la nécessité du changement dans la région, tout en soulignant l’absence de processus politique dans cette zone depuis des années. La même source a noté le rôle focal qu’ont joué les parties qui ont collaboré avec l’ONU dans la mise en marche de cette solution. La mission devrait être capable d’engager le personnel adéquat pour garantir l’efficacité de son travail, a-t-elle affirmé, précisant que les Etats-Unis vont suivre de près l’évolution de ce dossier.
Elibio Rosseli (Uruguay) a fait savoir que la discussion par rapport à la question du Sahara est prévue une fois par an, mais rares sont les fois où ce dossier a créé la sensation médiatique. Celui-ci a appelé à un suivi constant du travail de la MINURSO, qui a été affectée par l’expulsion de son personnel. Il a également rappelé que l’Uruguay a toujours appuyé le processus de négociation et a encouragé les parties prenantes à mettre en place une solution politique durable.
Carl Skau (Suède) a déclaré que la résolution sur le Sahara représente une réelle opportunité pour résoudre l'un des problèmes les plus anciens exposés devant le Conseil de Sécurité. « Nous pouvons maintenant tourner la page » a-t-il assuré, avant d’ajouter que cette résolution est la preuve que le temps de la reprise des négociations est venu. « C’est une action diplomatique en faveur pour la paix », a-t-il ajouté, soulignant que la nécessité de reprendre le processus politique est urgente car la situation est au point mort depuis plusieurs années. Il a également affirmé que la Suède attend avec impatience de collaborer avec le nouvel envoyé. Skau a également noté que la participation des femmes injectera un nouveau souffle dans la mise en marche du processus politique, ajoutant que la résolution a montré qu’il est devenu indispensable de respecter le cessez-le-feu, car aucune nouvelle violation ne sera acceptée.
Gorgui CISS (Sénégal) a déclaré que les préoccupations réitérées dans le texte de la résolution ont prouvé l’engagement du Conseil dans la mise en place d’une solution durable et acceptable par toutes les parties du conflit. La coopération entre le Maroc et le secrétariat général de l’ONU a enregistré des progrès, a-t-il dit, se félicitant de l'intention du secrétaire général de relancer le processus de négociation. Ciss a également pris note du projet d’autonomie proposé par le Maroc, le qualifiant d’une solution sérieuse et plausible, qui devrait être prise en compte lors des négociations.
Tekeda Aluma (Ethiopie) a déclaré que le secrétaire général a fait montre d’un grand engagement pour la résolution de ce conflit en restaurant la MINURSO dont la présence est devenue de plus en plus importante sur le terrain. Les deux parties sont appelés à honorer les engagements qu'ils ont pris dans les accords précédents et devront donc s'abstenir de commettre des violations qui pourront battre en brèche les efforts de paix dans la région, a-t-il assuré, avant d’exhorter le Conseil de sécurité à prendre en considération le contexte globale de la situation avant de mettre en place n’importe quelle situation politique.
ZHANG Dianbin (Chine) a, lui, affirmé que le dossier sur le Sahara est délicat et compliqué, mais il a précisé qu’il est important de créer les conditions de stabilité, ainsi que de prendre les mesures nécessaire en vue de mettre en place une solution politique. La Chine a toujours tenu une position d'objectivité et d'impartialité sur la question, et continuera à soutenir les efforts déployés par les Nations Unies pour trouver une solution politique, a-t-il assuré.
FRANÇOIS DELATTRE (France) a indiqué que la collaboration entre le secrétaire général et le CS ont réalisé les résultats escomptés à Guerguerat et que la page de la crise pourrait être tournée. Il a également insisté sur l’importance du respect inconditionnel du cessez-le-feu. La même source a fait savoir que le soutien à la reprise du processus politique a été clairement exprimé dans la résolution et a noté le rôle focal que les pays voisins jouent dans la mise en place d’une solution à cette crise.
PETER WILSON (Royaume-Uni) a déclaré que la résolution sur le Sahara a marqué une étape importante vers la solution d’un conflit très ancien. Le Royaume-Uni a également salué l'engagement du secrétaire général dans le processus de négociation afin de trouver une solution politique durable, affirmant que ce dossier ne pouvait être résolu que par des évolutions concrètes réalisées sur le plan politique.
SEBASTIANO CARDI (Italie) a exprimé l'espoir de voir les développements récents, ainsi que la résolution adoptée sur le Sahara créer l'élan nécessaire à une reprise rapide du processus politique.
SACHA SERGIO LLORENTTY SOLIZ (Bolivie) a déclaré qu'il espérait que les parties prenantes reprendraient le processus politique conduisant à une solution juste, durable et mutuellement acceptable. La Bolivie s’est engagée pour aider les populations du Sahara à bénéficier de leur droit à l’autodétermination, a-t-il avancé, mettant en avant les liens forts de son pays avec les peuples du Maroc et du Sahara. La même source a fait savoir que le dialogue est le seul moyen légitime permettant aux peuples du monde entier de vivre en paix.
YASUHISA KAWAMURA (Japon) a salué les efforts déployés par le secrétaire général pour résoudre la crise de Guergarat afin d'assurer la reprise du processus politique, soulignant l'implication de son pays dans l’amélioration de l'efficacité du maintien de la paix dans la région. Il a souligné, de surcroît, l'importance de lier les processus politiques aux mandats de la mission.
VOLODYMYR YELCHENKO (Ukraine) a fait savoir que même si le texte de la résolution n’a pas mis en avant les préoccupations de certains membres, il a pu mettre en exergue l'effort du Conseil pour relancer le processus politique au Sahara. Celui-ci a appelé toutes les parties à assumer leur responsabilité partagée et à s’éloigner de toutes les actions pouvant entacher l’accord sur le cessez-le-feu.
PETR ILIICHEV (Russie) a déclaré que la position unanime du Conseil est un message clair pour les parties prenantes au conflit de reprendre les négociations, soulignant que cet antagonisme ne pourra être résolu que par le canal d’une solution politique. Il a également noté que le dossier du Sahara a eu un impact néfaste pour la sécurité dans la région du Maghreb.