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Rôle des historiens locaux dans la réussite de la régionalisation avancée - Par Mustapha JMAHRI
Abdelouafi Laftite, ministre. De l’Intérieur (photo) - Les historiens locaux dans les différentes régions ont la capacité de contribuer à ce chantier stratégique et participer à la valorisation du patrimoine culturel et historique de leur ville et de leur région, pour peu que les parties concernées au niveau local veuillent bien s’ouvrir à eux (MJ)
Dans un message adressé aux participants aux Deuxièmes Assises nationales de la régionalisation avancée, le Roi Mohammed VI a appelé, vendredi 20 décembre 2024, à la poursuite des efforts déployés pour répondre aux différents enjeux présents et à venir, posés par ce chantier structurant. Sa Majesté a aussi indiqué qu’il faut valoriser le patrimoine culturel et historique que recèlent les différentes Régions du Royaume.
Les historiens locaux dans les différentes régions ont la capacité de contribuer à ce chantier stratégique et participer à la valorisation du patrimoine culturel et historique de leur ville et de leur région, pour peu que les parties concernées au niveau local veuillent bien s’ouvrir à eux. Dans les vingt dernières années nombre de travaux historiques et monographiques (individuels ou collectifs en arabe et en français) sont venus enrichir l’historiographie régionale et nationale.
Il est donc souhaitable au niveau local d’établir une communication fructueuse entre les écrivains de l’histoire locale (historiens, chercheurs) et les opérateurs économiques et touristiques en général ainsi qu’avec les élus de la ville. Toutes ces parties qui travaillent séparément, chacune de son côté, sont appelées à se concerter et à échanger afin de donner une image valorisante de leur ville ou de leur région.
En effet, les historiens locaux au Maroc militent, avec leurs propres moyens et leur connaissance du terrain, pour mettre en valeur les potentialités de leur terroir dans le but, entre autres, de fournir de la matière historique et patrimoniale susceptible de développer des itinéraires de visite, des parcours de découverte, des notices touristiques, des guides et de créer ainsi des relations avec la ville et des envies de visites. Il ne faut pas perdre de vue que l’historien local peut jouer, même indirectement, le rôle d’influenceur voyage selon la terminologie de Eugénie Pereira Couttolenc, spécialiste en analyse du discours.
Travaillant sur le patrimoine matériel et immatériel de sa région, l’historien local n’est pas un homme du passé mais peut fournir, grâce à ses recherches historiques et architecturales, une certaine « expertise » ou tout simplement donner un avis libre sur les projets d’aménagement urbain.
Aujourd’hui, il reste à créer et à entretenir un échange entre les historiens locaux, les élus et les opérateurs économiques. Certaines instances, en général, considèrent que « les affaires culturelles » ne les concernent pas d’une façon directe alors que le patrimoine et l’histoire sont des leviers indéniables du développement économique.
Les moyens ne manquent pas. Pour preuve, les réseaux sociaux véhiculent à longueur d’année, des annonces et des affiches sur l’organisation, au niveau local, de multiples activités culturelles et artistiques avec la contribution financière de quelques institutions, associations et opérateurs. Il y a juste lieu d’apprécier leur utilité ou leur pertinence.
Peut-être aussi y a-t-il lieu de s’inspirer de l’exemple français. Un ami, Jean-Yves Le Lan, historien de Ploemeur, m’écrit : « Ici, en Bretagne, dans mon département et dans ma commune, je ne dirais pas que c'est parfait mais il y a des aides, des échanges et des coopérations. Nous ne sommes pas toujours sollicités quand il le faut mais on nous consulte généralement ».