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Un vaste coup de filet antiterroriste qui indique que la menace est toujours là
Une opération simultanée et combinée entre plusieurs services de la DGST et de la DGSN qui a débouché sur 21 garde à vue
Une cinquantaine de personnes ont été interpellées mercredi dans tout le Maroc, dans des opérations simultanées. Contrairement à une habitude bien établie, aucun communiqué officiel n’a été publié pour détailler ce vaste coup de filet antiterroriste qui a ciblé des partisans présumés de groupes jihadistes, ou en préciser l’obédience.
Mais c’est vraisemblablement une opération combinée entre plusieurs services de la DGST et de la DGSN et la nasse ainsi déployée semble avoir touché plusieurs milieux du radicalisme islamistes. 21 personnes ont été placées en garde à vue sous la supervision du parquet, selon des sources non identifiées, treize seraient entre les mains du BCIJ et huit entre celles de la Brigade Nationale de la Police judiciaires. Les autres auraient été relaxées. Les prévenus placés en garde à vue se répartiraient entre des individus liés aux projets terroristes, dont l’assassinat à Casablanca d’un policier, d’autres pour recrutement par le biais du web et une troisième catégorie pour propagande radicaliste.
Selon l’AFP, ces interpellations ont résulté d'opérations simultanées dans plusieurs villes du pays, conduites par des agents du Bureau central d'investigations judiciaires (BCIJ) et des forces spéciales antiterroristes de la Direction générale de surveillance du territoire national (DGST).
Les suspects sont soupçonnés d'avoir "fait allégeance" aux groupes jihadistes de l'Etat islamique (EI) et d'Al Qaïda.
Selon des sources sécuritaires, des perquisitions ont permis de "saisir des armes blanches", "des publications faisant l'apologie du terrorisme et des documents portant sur des méthodes de fabrication d'explosifs".
Depuis les attentats terroristes de Casablanca du 16 mai 2003, des communiqués font état régulièrement d’arrestations dans les milieux islamistes extrémistes projetant des opérations contre des institutions et établissements de l’Etat. Depuis 2002, plus de 2000 cellules extrémistes ont été démantelées et le nombre des arrestations, chiffres de 2021, auraient atteint les 3 600 personnes
Mais c’est la première que dans une seule et même opération, fragmentée sur plusieurs villes, un tel nombre d’interpellations est atteint.
L’étendue des arrestations qui se sont concentrées à l’arrivée sur 21 gardes à vue, si elle souligne le degré de vigilance des services de sécurité plusieurs fois démontrée, elle indique aussi que les tentatives de déstabilisation du Royaume ne désarment pas. La menace que l’on a tendance à oublier en raison de l’efficacité des services, n’en est pas moins toujours là.
Actuellement, les prisons du Maroc comptent près de 800 détenus pour terrorisme. Dans le cadre de l’approche intégrée du traitement de la menace intégriste, ils font l’objet, à raison de deux sessions par an, d’un programme de réconciliation qui a bénéficié à quelque 280 personnes.