Politique
Des frustrations compréhensibles, et des impatiences prévisibles – Par Ahmed Charaï
Capture d’écran - Le député Ait Menna charcutant la langue arabe, vraisemblablement plus par trac, sait-il au moins qu’il y a des coach pour ça ?
Les observateurs de la vie politique ne nous rapportent que des débats houleux, y compris au parlement où les questions orales tournent souvent à des altercations, ce qui n’est pas au niveau des attentes suscitées par les élections du 8 septembre. Pendant ce temps, des questions lancinantes ne sont pas traitées.
L’inflation augmente et menace le pouvoir d’achat, déjà faible, de nos concitoyens. Les grandes réformes tardent à venir.
Le ministère de l’Éducation nationale n’a pas livré la moindre ébauche de programme, en dehors de l’âge maximum des postulants au poste d'enseignant. Ce n’est pas sur ce terrain qu’il est attendu. Les citoyens attendent une réforme d’envergure alors qu’il s’agit de sauver l’école publique ni plus ni moins. Les études officielles sont accablantes, de la formation des formateurs à l’acquisition des connaissances qui recule chaque année. L’Éducation nationale est très budgétivore et les résultats ne suivent pas. Nous reculons dans tous les classements.
Omicron va devenir dominant très rapidement. Ceci signifie un nombre de contaminations nettement supérieur à celui que nous connaissons. Plus contagieux, beaucoup plus que le précédent, le nouveau variant serait un peu moins virulent.
Le Maroc a réussi à limiter les dégâts grâce à l’action Royale qui a opté pour la protection de la santé des citoyens et usé de son influence internationale pour que le pays soit rapidement doté du matériel d’abord et du vaccin ensuite.
Le risque d’engorgement du système hospitalier reste réel. D’abord parce que le retard de la dose de rappel, seuls 6% de la population ont accepté de la prendre, laissant planer beaucoup de doutes sur le maintien de la couverture.
Le grand problème, c’est que nous n’avons pas profité de la réussite de la campagne de vaccination pour améliorer nos capacités hospitalières. Le ministre de la Santé, lui-même, a reconnu que la santé publique ne dispose que de 200 médecins anesthésistes, alors que le privé emploie presque le double.
L’hôpital public doit être sauvé de cet état de délabrement parce qu’il est clair que la pandémie va durer dans le temps.
Fermer le pays n’est pas viable, l’économie, le tourisme, l’artisanat, la RAM ne résisteront pas à toutes les vagues de fermeture.
Le ministre impose ces conditions gravissimes alors qu’il faut un plan d’urgence pour renforcer les capacités hospitalières et renforcer les contrôles dans les aéroports, les établissements publics et même privés
Au lieu de cela, nous avons à chaque fois la logique de la fermeture qui s’impose parce que c’est la solution de facilité. Les Marocains attendent de l’exécutif des réponses rapides sur ces dossiers de fond qui impactent la vie quotidienne et cautionnent l'avenir. La politique politicienne n’est pas conforme à cette attente.